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Spécial agriculture

Recrutement : Les soft skills poussent aussi dans les champs

Spécial agriculture | publié le : 25.02.2023 | Hélène Sauvage

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Recrutement : Les soft skills poussent aussi dans les champs

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Au-delà des expertises techniques, nécessaires, la pénurie de candidats dans certains métiers agricoles incite les employeurs à miser sur d’autres profils et d’autres compétences. Exemple avec NatUp.

Savoir travailler de façon collaborative, en équipe, en mode projet… : ces exigences semblent tout droit sorties d’une offre d’emploi dans la tech ou au sein d’une start-up. En fait, elles émanent du service des ressources humaines de NatUp, un groupe coopératif basé à Rouen et dont les activités touchent la quasi-totalité des filières – de la production à la transformation en passant par la distribution et le grand export, avec des marques telles que Les Fermes d’ici, Fraîchement Bon, Pom Alliance, Lunor Légumes Vapeur et Gamm Vert, entre autres. « C’est le plein-emploi dans nos entreprises, indique Yann Lapeyronnie, directeur des ressources humaines du groupe NatUp. Et nous avons clairement des métiers en tension. » Les raisons, selon lui, sont à trouver dans le fait que les salariés du secteur sont peu mobiles : principalement issus du monde agricole, ils restent attachés à leur région d’origine. En outre, pour certaines fonctions, comme le commercial, le passage d’une entreprise à une autre est parfois malaisé en raison des clauses de non-concurrence. Enfin, pour d’autres, bien spécifiques, comme des postes de responsable de silo, les formations n’existent pas… Face à la pénurie de candidats, voire de talents, les services des ressources humaines n’ont pas d’autre choix que de s’adapter et faire évoluer les processus de recrutement. « Désormais, nous allons chercher des profils qui n’ont pas forcément un lien avec le monde agricole, alors qu’il y a quelques années, c’était presque un prérequis », souligne ainsi le DRH de NatUp. Et ce n’est pas tout. « Nous devons faire évoluer nos critères, poursuit-il. Et au-delà de l’expertise pure, nous misons aussi, et surtout, sur les soft skills. Nous privilégions l’autonomie, la capacité d’apprentissage, les aptitudes relationnelles. » D’où les annonces de postes incluant le collaboratif et le travail en équipe ou en mode projet…

Formation technique

Et s’il faut ensuite faire monter les nouvelles recrues en compétences techniques, pas de problème. NatUp se charge de mettre en place des formations. « En fonction des postes et des niveaux de qualification, nous avons plusieurs modèles d’intégration et de plans de formation », précise Yann Lapeyronnie. Cela dit, cet accompagnement vaut pour tous les collaborateurs, juniors ou seniors, tient-il à préciser.

Pour déterminer quelles soft skills seront les plus adéquates ou les plus nécessaires, la direction des ressources humaines collabore avec l’ensemble des managers en vue de précisément les identifier, en fonction des postes offerts. Ainsi, « nous allons, avec des tests de personnalité, chercher des savoir-être qui nous permettent de compléter l’équipe en place. Et les managers, sensibilisés à l’importance de ces soft skills, interrogent les candidats quant à l’exercice de ces compétences en entretien », précise le DRH. Ce spécialiste des ressources humaines note d’ailleurs que les candidats sont eux aussi de plus en plus attentifs à ces qualités non professionnelles, qu’ils mettent désormais en avant sur leur CV. « Je me souviens d’un candidat franco-canadien qui évoquait uniquement les compétences et les qualités personnelles développées lors de ses expériences professionnelles plutôt que de détailler ses missions ou de parler des différentes entreprises par lesquelles il était passé », relève-t-il. Le DRH ne dit pas si ce candidat a été retenu, mais il est clair que, dans le contexte actuel de vaches maigres, le secteur agricole suit un mouvement général de la part des employeurs, celui de sortir des sentiers battus.

NatUp

• 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires ;

• 1 800 collaborateurs ;

• 7 000 agriculteurs membres de la coopérative ;

• Siège à Mont–Saint-Aignan (76) ;

• 18 filières végétales et animales.

Auteur

  • Hélène Sauvage