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Les clés

Zoom, pour le meilleur et pour le pire

Les clés | À lire | publié le : 25.02.2023 | Irène Lopez

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Zoom, pour le meilleur et pour le pire

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Cet outil simple s’est imposé comme clé du travail à distance pendant la pandémie. Il a résisté au déconfinement – sans toutefois changer la culture managériale…

En 2020, avec le confinement, les organisations ont été obligées de trouver les moyens d’assurer une continuité d’activité. Internet est apparu comme le sauveur de l’économie et le logiciel Zoom, comme l’emblème du travail à distance. Selon la Dares, 10,25 millions de travailleurs ont été concernés (41 % des salariés) en 2020 par le télétravail, contre seulement 1,8 million (7,2 % des salariés) en 2019. Et l’utilisation de Zoom, logiciel de visiophonie déjà connu, a explosé. Son fonctionnement simple (il suffit d’envoyer un hyperlien pour que tout le monde le rejoigne) connaissait déjà un franc succès. Même son nom simple a contribué à sa popularité. En vidéo et en direct, les équipes disséminées partout dans le monde se sont réunies. Zoom s’est imposé comme outil de la pandémie et comme symbole. Il a même résisté au déconfinement. Cependant, dans son essai : Coincés dans Zoom, Hubert Guillaud, spécialiste des systèmes techniques et numériques, démontre que malgré la nouvelle popularité du télétravail et de ses outils, la culture managériale ne change pas. On réinvente le monde virtuel sur le monde réel. Teams, le logiciel de vidéoconférence de Microsoft, réarrange même les participants à une visio autour d’une table ! Le virtuel assure la coopération mais sans la transformer. Pis, dans certaines entreprises, avance-t-il, les procédures et les petits chefs ont pris le contrôle des visioconférences. Celui qui en a la maîtrise est celui qui organise la réunion : il a la possibilité d’éteindre le micro des participants. C’est lui qui accepte de faire entrer en réunion un collaborateur. Dans certains cas, les cultures managériales les plus autoritaires, les plus rigides voire toxiques se sont imposées.

Zoom n’a pas transformé les organisations. Il a davantage transformé les employés. D’où le hiatus post-confinement dans lequel nombre d’entreprises se trouvent aujourd’hui, entre directions qui veulent une organisation « traditionnelle » et employés qui ne souhaitent pas que le monde d’après ressemble à celui d’avant. Désormais, la génération des zoomers exige le télétravail et les entreprises, face aux difficultés d’embauche, se mettent en quatre pour répondre aux désirs de leurs futurs cadres. Ce qui a surtout changé, ce sont les lieux de travail. : flex-office, coworking, tiers-lieux… L’autre transformation pointée du doigt par l’auteur est l’intensification de la surveillance, du contrôle et de la défiance. En somme, dans bien des organisations, on s’est, jusqu’à présent, nettement plus concentré sur l’amélioration de l’expérience client que sur l’amélioration de l’expérience collaborateur…

Auteur

  • Irène Lopez