Une vague de départ à la retraite se prépare d’ici la fin de la décennie. Au niveau national, 5 % des besoins de recrutement ne seraient pas spontanément pourvus par les jeunes débutant sur le marché du travail à l’horizon de l’année 2030, indique France Stratégie le 24 janvier 2023. Qu’en est-il au niveau régional ? L’ampleur des créations d’emplois et l’attractivité pour les jeunes et les travailleurs déménageant de leur région diffèrent selon les territoires. Les déficits potentiels de main-d’œuvre seront plus élevés au sud et à l’ouest, en raison de leur plus grande dynamique économique. Dans ces régions, les créations de postes varieraient entre 4 % et 8 % de l’emploi dans la décennie à venir. Elles recoupent pour partie le « U de la croissance », « cet espace qui s’étend de la façade atlantique à la côte méditerranéenne en remontant vers la vallée du Rhône et qui concentre depuis quarante ans les territoires où l’emploi a le plus augmenté ». L’arrivée de travailleurs cherchant un climat plus doux ne compensera pas les besoins d’embauches. À l’inverse, les régions du centre-ouest et du nord-est de la France affichent des besoins de main-d’œuvre plus faibles. Entre 2 % et 3 % des postes à pourvoir d’ici 2030 ne seraient pas occupés par les nouveaux travailleurs résidents et les jeunes débutants. Ces territoires conjuguent des créations d’emplois plus faibles qu’au niveau national et une moindre attractivité pour les jeunes débutants et les actifs résidant ailleurs. Ils s’insèrent pour partie dans la diagonale du vide, « qui a cumulé, par le passé, faible dynamisme de l’emploi et de la population ».