Le casse-tête est permanent en Argentine. Alors que le peso ne cesse de s’affaiblir face au dollar ou à l’euro, comment, si l’on reçoit de l’argent de l’étranger, s’assurer que les fonds ne seront pas automatiquement convertis en pesos au taux officiel, beaucoup moins avantageux que celui du marché parallèle ? Le problème touche certains retraités, par exemple, mais aussi et surtout les télétravailleurs, de plus en plus nombreux, qui œuvrent en free-lance pour des sociétés basées en Europe ou aux États-Unis. Au point qu’une commission du gouvernement a lancé une réflexion sur ce sujet, qui devrait mener à un nouveau changement de régime fiscal. Les indépendants qui travaillent d’Argentine pour des entreprises hors du pays sont considérés par le fisc argentin comme des « exportateurs de services ». Ils pourraient, s’ils n’ont pas facturé plus de 30 000 dollars par an, ne pas être obligés de convertir les fonds reçus en pesos au taux officiel. La proposition de loi a été conçue avec les spécialistes de la tech en tête, mais pourrait s’appliquer à d’autres télétravailleurs. Jusqu’à présent, le régime ne prévoyait qu’un montant de 12 000 dollars annuels pour cette possibilité. Au-delà de faciliter la vie de ces travailleurs en free-lance, le gouvernement argentin y voit aussi l’occasion de lutter contre la fraude et le travail dit informel.