Publié à la fin du mois de décembre dernier, un « guide d’éligibilité du bilan de compétences au CPF » à destination des organismes de formation permet de recadrer ce dispositif et de pouvoir proposer des prestations qui entrent dans le cadre du financement du CPF. Un rappel des règles salutaire.
Contrôler le respect des conditions d’utilisation de la plateforme Moncompteformation.fr (15 000 organismes inscrits pour 190 000 offres de formation), mais aussi de la qualité des organismes de formation financés par le CPF, tel est le but du ministère du Travail, qui reconnaît les travers d’un marché qui s’est peu à peu libéralisé. À la manœuvre, la Caisse des dépôts. Alertés par des représentants des centres de bilan de compétences sur les dérives, « nous nous sommes aperçus que pour les bilans de compétences, comme en 2021 sur l’offre de formation en création d’entreprise, certains programmes n’avaient rien à voir avec les conditions d’éligibilité prévues par la réglementation du bilan de compétences, explique Géraldine Boureau, responsable du service régulation et financement au sein de la direction des politiques sociales de la Caisse des dépôts. Le phénomène n’est pas de la même ampleur que sur les formations en création d’entreprise, mais nous avons souhaité intervenir pour assurer une qualité de l’offre sur la plateforme Moncompteformation.fr. » Deux ateliers ont été organisés en 2022, associant la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle, les représentants des professionnels du bilan, et Les acteurs de la compétence (ex-Fédération de la formation professionnelle). « Nous avons positionné le bilan en définissant ce qu’il est, en quoi il consiste, comment l’accompagnement doit être organisé et les résultats attendus. Nous avons également déterminé ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un conseil en évolution professionnelle (CEP), une formation, une validation des acquis de l’expérience (VAE), du coaching, du développement personnel… », ajoute-t-elle. Résultat : un guide d’éligibilité du bilan de compétences au CPF est mis à la disposition des organismes de formation et une communication spécifique sera organisée, à l’occasion notamment d’un webinaire le 15 février prochain. « Nous misons sur la pédagogie dans un premier temps, mais les organismes savent bien que le bilan de compétences fera l’objet de vérifications en 2023. Ils savent ce que l’on attend d’eux, et que nous allons être vigilants sur la qualité des prestations », poursuit-elle. Objectif : « Que demain, lorsqu’un actif demandera à mobiliser ses droits au CPF, il n’ait pas de crainte de se faire avoir… Cette régulation permet d’assurer une “saine” concurrence entre organismes de formation, en favorisant une place de marché qualitative », conclut-elle.