Pompier, présidente, footballeur ou youtubeuse ? Les réponses des enfants à la question rituelle sont nombreuses. Mais au-delà de l’âge et de la maturité, elle peut revenir tout au long de la carrière professionnelle. D’autant qu’entre conditions de travail difficiles, voire manque de sens dans la réalisation des tâches, et envie de changer pour se sentir mieux ou nécessité de se reconvertir parce que l’emploi occupé est menacé d’obsolescence, les raisons de faire un bilan de compétences sont nombreuses ces temps-ci. Il vise, en fonction des compétences décelées mais parfois ignorées par ceux qui font l’exercice, de leurs intérêts, de leurs valeurs, de leur personnalité, à donner des pistes concrètes en vue d’une évolution ou d’un changement de carrière. Certes, le concept, pourtant bien défini, a parfois été dévoyé et a dû faire l’objet d’un recadrage. Mais aujourd’hui, alors que chaque salarié, quel que soit son âge ou son grade, pourrait prétendre à en bénéficier, la loi de finances 2023 prévoit qu’il devra participer à son coût. Coût qui oscille entre 1 500 à 3 000 euros… Dans ces conditions, verra-t-on, comme pour la formation en général, une nouvelle fracture apparaître ? Autrement dit, au même titre que les cadres et les diplômés profitent davantage des formations que les autres, seuls ceux qui peuvent se le permettre feront-ils d’un bilan de compétences ? Alors que le Medef préconise de le rendre obligatoire, les craintes des DRH, celles de voir ensuite le salarié partir, ne semblent pas fondées. Au contraire, à l’issue de l’exercice, le salarié a tendance à rester, et mieux, à être davantage motivé grâce à son évolution. Une incitation supplémentaire pour les DRH…