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Innovation : Trouver plus d’alternants grâce à une appli

Le point sur | publié le : 30.01.2023 | Gilmar Sequera Martins

Pour susciter davantage de candidatures d’alternants, Servi Loire Industrie a eu recours à une nouvelle démarche.

Comment trouver des jeunes pour assurer la relève ? Comme nombre d’entreprises du secteur industriel, Servi Loire Industrie est confrontée à ce défi. Située à Ancenis (Loire-Atlantique), cette société spécialisée dans la chaudronnerie et les ouvrages en métallerie compte 85 salariés et assure en moyenne chaque année 75 000 heures de production. « La problématique portait sur les jeunes, en formation ou à la recherche d’une formation ou d’un premier emploi », explique Richard Gohier, responsable du développement industriel. À l’instar d’autres entreprises, ce professionnel a pu compter sur les travaux du Syndicat national de chaudronnerie et de tôlerie (SNCT) concernant les difficultés de recrutement et plus spécifiquement les obstacles que doivent surmonter les jeunes. « Ils ont du mal à trouver des stages par méconnaissance du tissu industriel qui les entoure. Ils ne parviennent pas à identifier les entreprises proches de chez eux. Une deuxième difficulté tient à la mobilité, qui leur fait parfois défaut. Ces éléments font que les entreprises ont du mal à trouver des jeunes souhaitant décrocher un contrat en alternance ou postuler à un premier emploi », poursuit-il. Habituellement, Servi Loire lance en janvier une campagne de recrutement pour trouver en moyenne trois alternants qui seront accueillis en septembre. L’objectif peut paraître modeste mais « ce n’est pas toujours évident, explique Richard Gohier, car nous recherchons des jeunes qui sortent du collège afin de les former en apprentissage, ou qui sortent de seconde, de première ou d’un bac pro. Le schéma classique de découverte de l’entreprise passe par des demandes de stages de découvertes, qui peuvent se poursuivre ensuite par une entrée en apprentissage. »

Pour Servi Loire, faire venir des jeunes en formation sur son site revêt une dimension stratégique car l’objectif est bien de les garder au terme de la formation. « Nous avons une dimension d’entreprise formatrice, précise Richard Gohier. Généralement, environ la moitié des jeunes restent au sein de l’entreprise après leur période d’apprentissage, ce qui est un ratio relativement satisfaisant. »

Insuffisance de postulants

Chez Servi Loire, les stagiaires découvrent deux activités majeures : la mécano-soudure et la fabrication de pièces chaudronnées. « Les jeunes sont très souvent étonnés par la diversité de nos activités et des secteurs pour lesquels nous travaillons. Nos clients oeuvrent dans l’industrie, l’aéronautique, les énergies renouvelables, le transport, la construction navale… Nous fabriquons aussi des équipements pour l’industrie agro-alimentaire : des convoyeurs en inox destinés aux activités de transformation ou au conditionnement ou au nettoyage », énumère-t-il.

Si l’issue du processus est souvent positive, la difficulté réside dans l’insuffisance de postulants. Une étude du SNCT parvenait d’ailleurs à un constat paradoxal : alors que les industriels se plaignaient du manque de candidats, nombre de jeunes postulants n’arrivaient pas à trouver de contrat d’apprentissage, ce qui poussait certains à changer d’orientation. Indépendamment des obstacles classiques tels que la distance ou l’inadéquation entre les rythmes de l’Éducation nationale et ceux des industriels, l’étude révélait aussi l’écart entre comportements. Les industriels déposaient leurs offres sur des jobboards… que les jeunes ne consultaient pas ou très peu. Par ailleurs, les jeunes interrogés dans le cadre d’un groupe de travail indiquaient ne pas souhaiter déposer de CV et manifestaient la volonté de pouvoir choisir leur entreprise. Toutes ces données ont conduit le SNCT à mener un plan d’action en 2019. L’année suivante, une nouvelle étape a été franchie avec le lancement de travaux pour aboutir à une appli susceptible de mieux convenir au public ciblé que les jobboards classiques. Des jeunes faisant partie des possibles candidats ont même été mobilisés lors de la conception et des tests ont été menés durant six mois en 2021.

Servi Loire a décidé de recourir à l’appli mise au point par le SNCT depuis la rentrée de septembre 2022. Les débuts sont prometteurs, mais doivent encore être confirmés… « La recherche de candidats grâce à l’appli donne des résultats corrects mais nous manquons de recul. Il faudra analyser les résultats sur une année entière pour tirer des conclusions probantes et éventuellement chercher les causes racines qui posent problème et devraient recevoir une solution, dit-il. Tous les outils seront pertinents dès lors qu’ils permettront à nos professions d’intégrer des jeunes. »

Auteur

  • Gilmar Sequera Martins