Si le prix du mètre carré de bureau augmente à Londres, ce n’est pas seulement en raison de l’inflation mais parce que de plus en plus d’entreprises, souvent sous la pression des salariés, veulent s’installer dans des immeubles certifiés durables et zéro carbone. Or non seulement ces bâtiments valent, selon les données du cabinet d’analyse MSCI, 26 % de plus que les immeubles de bureaux non certifiés – certains appellent cela « la prime verte » ou, à l’inverse, « le discount marron » – mais en plus, les entreprises se les arrachent. Et la rareté des bâtiments certifiés durables fait elle aussi monter les prix, puisque, selon une analyse mondiale du cabinet Energy and Climate Intelligence Unit, un cinquième des plus grandes sociétés mondiales se seraient engagées à atteindre un niveau d’émissions zéro dans les années à venir, et qu’elles comptent en partie sur leurs immeubles de bureaux pour ce faire.

Enfin, même si cela implique des coûts supplémentaires, nombre d’entreprises sont prêtes à payer, selon l’étude mondiale de JLL, The Future of Work. Sur plus de 1 000 sociétés sondées, 74 % d’entre elles, dans 13 pays, déclaraient consentir à cette « prime verte », et 56 % avaient l’intention de le faire d’ici 2025. Car face à la pénurie de main-d’oeuvre, au Royaume-Uni ou outre-Atlantique, notamment, afficher des « références vertes » est un atout pour recruter. Cela constitue en effet une forte motivation pour les candidats. D’ailleurs, certains recruteurs notent que les candidats à l’embauche sont de plus en plus nombreux à poser des questions sur les qualités environnementales de l’immeuble de bureaux qu’ils fréquenteront s’ils sont engagés. En outre, près de 80 % des organisations sondées par JLL déclarent s’attendre à ce que leurs salariés exigent que leur lieu de travail ait un impact positif sur l’environnement, tandis que 75 % seulement s’attendent à la même demande concernant l’impact positif de l’entreprise sur la société dans son ensemble…

Les entreprises devront donc agir – et dépenser plus – si elles veulent drainer des talents et poursuivre leur développement. En outre, au Royaume-Uni, les coûts immobiliers pour les entreprises ne sont pas prêts de baisser du fait de nouvelles réglementations sur la qualité énergétique des bureaux bientôt appliquées – et qui devraient rendre inutilisables 10 % des immeubles de bureaux à Londres…