Le vaste plan, de 370 milliards de dollars, adopté sous l’impulsion du président Joe Biden pour subventionner l’industrie verte – le solaire, l’éolien et les véhicules électriques, entre autres – afin de lutter contre le dérèglement climatique, pourrait dérailler. Pour la simple raison que les industriels de ces secteurs n’arrivent pas à trouver sur le marché les talents nécessaires.
Selon une analyse de BW Research, le plan devrait créer plus de 500 000 emplois sur les dix ans qui viennent. Mais comment les pourvoir alors qu’aujourd’hui, le taux de chômage est de 3,5 %, un niveau historiquement bas ? La pénurie frappe particulièrement la production de véhicules électriques et de batteries, celle de panneaux solaires de même que la rénovation thermique. De quoi inciter les entreprises à adopter de nouvelles approches pour trouver des candidats à l’embauche. D’abord en augmentant les salaires. Ainsi, le Sud-Coréen SK Innovation, qui fait des batteries pour Ford, en Géorgie, veut passer de 4 000 salariés actuellement à 20 000 en 2025. Pour cela, il offre des rémunérations allant jusqu’à 34 dollars de l’heure, alors que le salaire médian dans cet État du sud des États-Unis se situe à environ 18 dollars. Ensuite, en proposant des avantages en tout genre. Chez SK Innovation, c’est une assurance maladie et des contributions aux caisses de retraite généreuses, sans oublier des repas gratuits sur le lieu de travail.
La société danoise Ørsted, spécialiste de l’éolien offshore, qui veut se développer sur la côte Est des États-Unis, a l’intention de faire venir des salariés du Royaume-Uni et d’Asie pour former ceux qu’elle trouvera sur place. Pour cela, elle se tourne, comme nombre d’entreprises, vers les personnes les plus éloignées de l’emploi, dont les anciens prisonniers, les minorités ou les ex-militaires. Les entreprises nouent également des accords avec les syndicats représentant la branche de la construction pour les aider à trouver des travailleurs.
Quant à la société SunPower, qui installe des panneaux solaires, elle envisage même d’acheter d’autres entreprises, de préférence spécialisées dans le bâtiment, simplement pour récupérer des salariés…
