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Sur le terrain

Culture d’entreprise : iSeatz favorise le volontariat pour souder les salariés

Sur le terrain | publié le : 16.01.2023 | Caroline Crosdale (à New York)

La majorité des collaborateurs de cette société de réservations aériennes et de services financiers en ligne travaillent à distance. Pour créer malgré tout une forte culture d’entreprise, ils se retrouvent deux fois par an au siège, à La Nouvelle-Orléans, autour de projets communautaires.

L’entreprise iSeatz s’est développée rapidement sur le créneau des réservations en ligne pour les compagnies aériennes et les services financiers. Et ce faisant, la start-up tech, basée à La Nouvelle-Orléans, a élargi son vivier de talents et recruté à travers tous les États-Unis. Aujourd’hui, 30 collaborateurs seulement habitent près du siège louisianais. Les autres – développeurs, designers, chefs de projets, au total, 50 personnes – travaillent à distance, depuis 30 États américains. Sans oublier quelque 150 contractuels, basés en Amérique du Sud et en Europe.

Dans ces conditions, difficile de créer des liens de proximité entre le fondateur, Kenneth Purcell, et la dernière recrue au fin fond du pays, qui n’a jamais mis les pieds dans le bureau de la rue Magazine, à La Nouvelle-Orléans. Pourtant, Jasmyn Farris, la Chief People Officer (DRH), peut désormais s’appuyer sur une forte culture d’entreprise. Et ce, grâce au programme iHelpz, qui transforme deux fois par an les salariés d’iSeatz en acteurs pour une bonne cause.

 
Rénover des écoles

Ainsi, l’ensemble des collaborateurs se réunissent deux fois par an à La Nouvelle-Orléans et s’efforcent d’améliorer les conditions d’apprentissage dans les écoles et de préserver la nature. Tout a commencé en 2013, lorsque deux salariés de la start-up proposent aux membres de la petite équipe d’alors – une vingtaine de personnes – de se porter volontaires pour rénover une école. Ils se rendent dans un magasin de bricolage, achètent de la peinture, des outils… et se mettent au travail.

Élèves comme collaborateurs sont enchantés par cette première initiative. Avec la bénédiction de Kenneth Purcell, un programme biannuel de volontariat se met en place. En avril et en octobre, les équipes d’iSeatz se retrouvent donc pendant une semaine au siège. Ils participent d’abord à des séminaires sur leur industrie et la concurrence et prennent connaissance des données chiffrées concernant iSeatz. Puis ils travaillent ensemble. En avril, se souvient Jasmyn Farris, les salariés, en petits groupes, ont évoqué les problèmes de leur secteur et planché sur une nouvelle application pour y remédier. Mais ils s’amusent aussi. Bowling, cours de cuisine et tours en bateau pour découvrir la nature sauvage et les bayous de Louisiane sont au programme.

Mais le point culminant de la semaine, c’est la journée de volontariat, organisée avec l’association locale HandsOn, qui vise à réparer la ville des années après l’ouragan Katrina, qui avait causé la mort de 1 800 personnes et fait près de 150 milliards de dollars de dégâts. « Il y a toujours des quartiers qui ne se sont pas remis des ravages de Katrina, note la responsable des ressources humaines. Et certains lieux où la population noire et asiatique domine ont été plus affectés que d’autres. » C’est justement dans ces communautés appauvries que les équipes d’iSeatz se déploient. Elles ont ainsi travaillé dans le parc Joe Brown, au nord-est de la ville. Bancs et tables de pique-nique ont été rafraîchis, pierres et mauvaises herbes ont été enlevées. Le parc Sankofa, dans le quartier du 9th Ward, totalement inondé par l’ouragan, a de même été visité. On y a planté des semis, des cyprès et des gommiers noirs, appelés tupélos sur place, dont le feuillage se pare de teintes rouge orangé à l’automne, pour que leurs racines absorbent l’eau lors de futures tempêtes.

 
20 000 heures de travail

L’école Harriet Tubman a aussi reçu iSeatz. Des parcelles de jardins pour cultiver des légumes ont été créées et des arbres ont été plantés. Le « projet vert » a de même laissé de bons souvenirs. Les salariés ont travaillé sur un programme de recyclage des peintures afin d’en enlever les éléments toxiques et par là même, purifier les voies navigables. In fine, la direction d’iSeatz estime avoir, depuis près de dix ans, donné 20 000 heures de travail à ces bonnes causes. Et avoir eu un impact financier de 350 000 dollars sur ces différents projets. L’entreprise elle aussi bénéficie de ces travaux hors du bureau. « Quand on peint un mur, on passe du temps ensemble, on découvre de nouvelles manières de communiquer, assure Jasmyn Farris. On crée une certaine camaraderie qui n’aurait pas pu exister autrement, on construit des passerelles ensemble qui n’auraient jamais vu le jour dans le travail à distance. »

Auteur

  • Caroline Crosdale (à New York)