Quand un chariot tiré par des bœufs ou des chevaux s’enlisait dans la boue, chacun devait mettre l’épaule à la roue pour le redresser et poursuivre le chemin. Si l’expression est encore utilisée en français québécois et surtout en anglais (to put one’s shoulder to the wheel), elle a acquis un sens plus large, celui de faire des efforts pour accomplir une tâche difficile. Et c’est bien ce qui nous attend. Dans la société civile comme dans les entreprises, face aux défis économiques en cette période troublée, à la crise énergétique, du fait de l’envol des prix de l’électricité, notamment, et à l’urgence climatique, parce qu’il faut préserver la planète, sans oublier la justice sociale, à améliorer pour vivre dans une société apaisée. Des défis qui nous lient tous et doivent donc être relevés en commun. Car les responsabilités sont collectives. Et jouer collectif est un impératif. Mais comment faire alors que les humains – que ce soit par nature ou par culture – semblent avant tout enclins à préserver leurs intérêts personnels d’abord et que, de l’école à l’entreprise, c’est surtout l’excellence individuelle qui est prisée ? Comment partager équitablement le fardeau ? De nouvelles voies sont explorées. Dans les entreprises, cela passe par une gouvernance qui fait la part belle aux salariés, promeut le management participatif, favorise l’écoute, la remontée d’idées et la prise d’initiatives. De fait, la transition, écologique et économique, devra forcément s’accompagner d’une transition sociale. Cette nouvelle approche porte un nom : cela s’appelle tout simplement faire société.