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Sur le terrain

Stratégie : Ingérop stimule l’inventivité via l’intrapreneuriat

Sur le terrain | publié le : 19.12.2022 | Natasha Laporte

Depuis trois ans, le cabinet d’ingénierie a mis sur pied un programme permettant aux collaborateurs de se concentrer sur un projet d’innovation via un accompagnement balisé. Une manière de doper la motivation et l’agilité et d’élargir l’éventail des offres du groupe.

Un système de végétalisation des toitures léger et modulaire, un outil d’aide à la conception de façades décarbonées, une offre de conseil en réemploi des matériaux dans la construction et les aménagements urbains : la dernière édition du programme d’intrapreneuriat, baptisé IN3, au sein du cabinet d’ingénierie Ingérop, a mis à l’honneur plusieurs projets innovants axés sur le développement durable, en phase avec la stratégie du groupe. « L’innovation et la R&D sont intrinsèquement liées à notre métier d’ingénierie », indique François Lacroix, directeur scientifique et technique d’Ingérop. Et l’inventivité des collaborateurs y est d’autant plus valorisée. C’est ainsi que, dans le sillage d’un grand prix d’innovation qui, par le passé, était organisé dans le groupe, Ingérop a mis les bouchées doubles début 2019, en lançant un programme spécifiquement dévolu à l’intrapreneuriat. Objectif : « Donner du sens et rappeler que l’innovation est essentielle dans nos métiers », résume ce responsable, qui préside le jury chargé de sélectionner les meilleurs projets.

Pitch et financement

Concrètement, le programme se déroule en plusieurs étapes. D’abord, une période de communication autour des règles du jeu et la manière de candidater ainsi que de sensibilisation à travers des rencontres pour motiver les collaborateurs à postuler. Vient ensuite l’appel à projets, ouvert à toutes les structures du groupe, qu’elles soient opérationnelles ou de support, en France comme dans les filiales à l’étranger. Les intéressés ont deux mois pour formuler leur proposition à travers un formulaire présentant leur projet d’innovation, leurs attentes et une « mini-feuille de route ». Ils sont « libres de signaler ou non à leur hiérarchie qu’ils répondent à cet appel d’offres », précise-t-il. Ceux qui se voient présélectionnés par le jury passent ensuite au pitch, au terme duquel sont choisies « les idées les plus prometteuses ainsi que les porteurs et les équipes que nous estimons les plus motivés », ajoute-t-il. À la clé : un accompagnement de six mois, pendant lequel les porteurs du projet bénéficient d’une décharge de temps à hauteur de 20 % d’un équivalent temps plein pour approfondir leur idée, d’une somme d’argent pour engager des dépenses techniques, de communication ou de marketing, et d’un suivi régulier par le groupe pour structurer leur démarche d’intrapreneuriat.

À l’issue de cette phase, une deuxième séance de pitch est organisée devant le jury, renforcé par des experts externes, chercheurs ou dirigeants de start-up, pour élire les meilleurs. « En deuxième phase, le groupe finance un équivalent temps plein pendant six mois », développe François Lacroix. Dans la majorité des cas, le porteur de projet n’est pas seul – il s’agit plutôt de petites équipes de deux ou trois collaborateurs. Ils peuvent ainsi consacrer, s’ils sont trois, un tiers d’un ETP pendant six mois, en accord avec leur manager. Autre récompense, le groupe « augmente la dotation pour les dépenses complémentaires et renforce encore l’accompagnement avec des partenaires tels que l’accélérateur de start-up Impulse Partners, sur les aspects juridiques, financiers, construction du business plan, démarches de marketing et de communication », poursuit le directeur scientifique et technique du groupe francilien d’envergure internationale qui compte quelque 2 300 collaborateurs.

Offre de services

Un parcours balisé qui donne naissance à des solutions ayant vocation à être commercialisées par le groupe, Ingérop ne s’interdisant toutefois pas la possibilité de créer un jour un spin-off portant le nouveau service… Ainsi, à la suite de la première saison d’IN3, qui avait réuni 80 projets au départ, les innovations des lauréats ont abouti à de nouvelles offres de services portées par le groupe, telles qu’une solution de cybersécurité pour les maquettes numériques. Quant à la deuxième édition, elle a suscité initialement l’intérêt de 20 porteurs de projets – la pandémie ayant quelque peu freiné l’élan – dont nombre de projets autour de la transition écologique, pour couronner in fine les trois solutions vertes les plus innovantes. Résultat de l’ensemble de ces démarches, une motivation boostée… au point que le groupe s’est fixé, dans le cadre de son plan stratégique Vision 2025, l’objectif d’atteindre 15 millions d’euros de chiffre d’affaires provenant des seules innovations issues du programme IN3. De quoi poursuivre la dynamique… et susciter de nouvelles étincelles d’inventivité lors de la troisième édition, qui vient d’être lancée.

Auteur

  • Natasha Laporte