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Les clés

Rire au travail

Les clés | À lire | publié le : 19.12.2022 | Irène Lopez

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Rire au travail

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Pourquoi n’utilisons-nous pas plus l’humour ? Parce que nous croyons qu’il faut être sérieux pour être pris au sérieux. Pourtant, l’humour peut être un véritable outil organisationnel. Quelque 78 % des professionnels en France pensent même que l’humour est l’émotion la plus sous-estimée et la moins valorisée au travail, selon une étude LinkedIn auprès de 2 500 actifs.

Dans de nombreux lieux de travail, le sérieux est promu et vénéré – au point que nous devons tous laisser une partie de notre personnalité à la porte du bureau afin de nous conformer à ce qui est attendu. Mais qui a établi cette norme dans les organisations ? Une telle règle, inconsciente, peut favoriser les cultures toxiques, l’épuisement professionnel et l’intimidation. Vanessa Marcié, docteure en sciences de l’information et de la communication et humoriste, en a fait les frais. Le management par la peur a eu raison de sa carrière en entreprise. Elle a quitté un emploi qu’elle adorait, sans plan de secours, sans filet, mais avec une conviction et une idée : « Le monde de l’entreprise avait besoin d’humour et j’allais développer une méthodologie qui allait servir de référence aux leaders », écrit-elle. Elle a ainsi développé une expertise en humour et leadership. Son travail se situe à la convergence de la science, du business et de la comédie. Aujourd’hui, elle forme, coache et conseille les leaders et les organisations à appliquer des principes pour améliorer bien-être, performance et productivité.

« Fun attitude » pour gérer le stress

Ainsi, dans la compagnie aérienne Southwest, les dirigeants, comme le reste de l’entreprise, ont la « fun attitude ». Cela se traduit par une bonne dose d’humour dans chaque point de contact avec les clients. À l’occasion de retards dus au mauvais temps et alors que le stress était palpable à l’aéroport, des employés de Southwest présents à la porte d’embarquement ont, par exemple, soulagé le stress de leurs clients avec humour : l’agent d’embarquement a annoncé que Southwest offrait des coupons de 25 dollars pour leur prochain vol à tous les passagers qui auraient un trou dans leur chaussette. Ceux-ci ont donc enlevé leurs chaussures afin que les employés puissent définir qui avait la chaussette gagnante. Et c’est parce que les employés de Southwest ont carte blanche pour chanter en vol ou organiser des concours de blagues aux portes d’embarquement que, malgré le manque de confort et de services haut de gamme, la compagnie aérienne reste en tête des indices de satisfaction client. Cette culture organisationnelle défie les modèles traditionnels et se traduit par les résultats publiés dans le rapport d’activité 2016 de l’entreprise : « Aucun historique de licenciements ni de chômage partiel et 85 % des employés se disent fiers d’y travailler ». Certains pourraient penser, à juste titre, que l’image « fun » de Southwest est problématique et que les candidats pourraient ne pas prendre leur travail très au sérieux. À cela, Herb Kelleher, cofondateur et ancien PDG de la compagnie, avait l’habitude de répondre : « La bonne nouvelle, c’est que vous allez bien vous amuser. La mauvaise nouvelle, c’est que vous allez travailler vraiment très dur ! »

Auteur

  • Irène Lopez