Les privations durant leur enfance peuvent handicaper les adultes dans leur vie professionnelle. D’après une étude de l’OCDE publiée en novembre 2022, les hommes et femmes issus de milieux défavorisés ont, respectivement, 3 et 6 points de pourcentage de chances en moins d’être employés que ceux issus de milieux « moyens » et, s’ils travaillent, ils gagnent environ 20 % de moins par an. Les mécanismes sont assez connus : en entravant l’apprentissage et la réussite scolaire, « les désavantages socio-économiques vécus pendant l’enfance jouent un rôle important dans la détermination des débouchés ultérieurs sur le marché du travail. Bien qu’il y ait des exceptions, les perspectives d’emploi sont souvent limitées pour les adultes qui ont quitté l’enseignement avec peu ou pas de qualifications ». De même, la santé de l’enfant détermine en partie celle de l’individu en tant qu’adulte. Toute détérioration entraîne de possibles limitations d’activité. Ces situations sont largement considérées comme injustes par les citoyens des pays de l’OCDE. Près de 60 % d’entre eux considèrent d’ailleurs qu’une grande partie des enfants pauvres deviendront des adultes pauvres. L’étude appelle donc à répondre aux besoins fondamentaux des enfants dès la naissance, notamment en garantissant un logement décent et la sécurité financière des familles. Elle préconise aussi de dégager du temps pour les parents afin qu’ils puissent s’occuper de leurs enfants et les soutenir.