La marque de vêtements Shein n’a pas hésité à proposer, à l’occasion du récent Black Friday, des centaines de vêtements à des prix dérisoires, équivalant à 1 centime d’euro, au Royaume-Uni. Mais ses publicités, qui fleurissent sur le Web, ne disent rien des conditions de travail des ouvriers dans les ateliers de confection. Un documentaire de la chaîne britannique Channel 4, intitulé "Untold : Inside the Shein Machine", l’a fait. Celui-ci décrit, entre autres, des journées de 18 heures avec un seul jour de congé par mois, le tout pour la maigre somme de 3 centimes d’euro par vêtement confectionné… Shein a dû réagir. La marque jure désormais qu’elle va investir quelque 15 millions de dollars (plus de 14 millions d’euros), pour améliorer les conditions de travail chez ses sous-traitants. D’autant que si elle récuse le fait que les salaires y sont misérables, elle a admis que sur deux sites, les horaires contrevenaient effectivement à la réglementation locale. Sur l’un d’eux, les ouvriers travaillent jusqu’à 13 heures et demie par jour avec deux ou trois jours de repos par mois. Sur l’autre, les horaires atteignent 12 heures et demie par jour, sans structure claire pour les jours de congé… Shein déclare avoir réduit ses activités avec ces deux sous-traitants de 75 % et leur a donné jusqu’au 31 décembre pour gérer la question des horaires, faute de quoi des sanctions seraient appliquées. En outre, elle s’est engagée à doubler ce qu’elle dépense en sourcing responsable, pour porter la somme à 4 millions de dollars par an. Enfin, au-delà de dépêcher des spécialistes qui examineront les conditions de travail in situ, son nouveau plan d’investissement vise, sur les trois à quatre ans à venir, à améliorer les conditions de travail dans les centaines d’ateliers de sous-traitance. Comment ? Mystère…