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La discrimination positive proposée contre « la pauvrophobie »

Les clés | Tendance éco | publié le : 05.12.2022 | Alain Roux

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La discrimination positive proposée contre « la pauvrophobie »

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La discrimination pour pauvreté est interdite en France depuis la loi du 24 juin 2016. Le Rapporteur spécial sur les droits de l’Homme et l’extrême pauvreté à l’ONU, Olivier De Schutter, appelle à aller plus loin – à travers une discrimination positive – dans son rapport de juillet 2022. Cette « action positive », via des postes dédiés ou des quotas, offrirait une nouvelle reconnaissance à la « pauvrophobie ». Le brassage des catégories sociales atténuerait également les nombreux stéréotypes. Lorsqu’ils vivent dans des quartiers périphériques, les candidats font face « à des employeurs qui les soupçonneront d’être moins fiables – puisqu’ils doivent parcourir de plus longues distances pour se rendre au travail… » En cas de chômage de longue durée, ils se heurtent au soupçon « qu’il doit y avoir une raison pour qu’ils n’aient pas été embauchés » par d’autres… L’employeur peut aussi penser que « ses clients s’attendent à être servis par un employé qui présente bien et applique les “bons” codes culturels ». Les préjugés « anti-pauvres » sont ainsi considérés comme « systémiques », du fait « qu’ils sont répandus et qu’ils peuvent conduire les acteurs enclins à la discrimination à expliquer [ainsi] leur comportement ». Ils s’inscrivent aussi dans des visions méritocratiques de la société, qui présenteraient la pauvreté comme le résultat de « mauvais choix » ou d’« incapacité à saisir les chances qui se présentent ». Et conduiraient « à rattacher les personnes en situation de pauvreté à un groupe spécifique, distinct du reste de la société ».

Auteur

  • Alain Roux