Les controverses autour de la Coupe du monde de football au Qatar sont venues rappeler l’importance de la sécurité et de la santé des travailleurs. Parmi les milliers de migrants qui ont participé à la construction des stades, des hôtels ou des logements dont bénéficient actuellement joueurs et supporters, combien l’ont payé de leur vie ? Selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, quelque 6 500. Sans doute plus, dénoncent les ONG. Et en tout cas, davantage que ce que les autorités locales veulent bien admettre. Elles ont d’abord parlé de 37 décès entre 2014 et 2020, dont trois seulement liés au travail, puis, il y a quelques jours, de 400 à 500… Quel que soit le chiffre, il est inacceptable. Où que ce soit dans le monde, aucun employeur ne peut se comporter comme le Qatar et la Fifa – et faire fi de la sécurité et de la santé des travailleurs. Reste à définir les obligations. Certes, les salariés, en tant que citoyens responsables, doivent veiller à leur santé et leur sécurité et à celles de leurs co-équipiers au travail. Mais la crise Covid a montré que la responsabilité ne pouvait qu’être partagée. Match nul alors ? En fait, gagnant-gagnant. Car si la tendance, en France, est à la responsabilisation plus forte des salariés, les employeurs, du fait de leur pouvoir de décision, doivent non seulement respecter leurs propres obligations mais aller plus loin : en mettant en place une culture d’entreprise telle qu’elle permet, au-delà de la santé et de la sécurité, un bien-être général et donc une bonne performance des salariés.