Dans un contexte de tensions sur le marché du travail, les entreprises sont de plus en plus amenées à repenser la gestion de leurs talents au sein d’équipes hybrides, mêlant collaborateurs internes et travailleurs en free-lance. Rapidité, accès à des expertises pénuriques, moyen potentiel de recruter de futurs collaborateurs : les bénéfices du recours aux free-lances sont multiples, selon Malt, le Lab RH et le cabinet Mazars, qui, à la suite d’une étude, invitent les entreprises à refonder leur gestion des ressources humaines autour d’une stratégie d’open talent. Toutefois, « le free-lancing reste aujourd’hui peu investi par les RH », regrette le commentaire de l’étude. Il subsiste une vision traditionnelle du rôle des RH, centré sur le recrutement et la gestion des talents internes. En outre, ces spécialistes sont souvent exclus des conseils d’administration ainsi que de l’organisation du recours aux travailleurs en free-lance, alors que leur nombre en France devrait atteindre 1,5 million à horizon 2030… « À cela s’ajoute parfois une méconnaissance juridique de l’emploi de ces talents externes ou des carences managériales sur la manière de gérer des équipes plurielles », ajoute le commentaire. Les DRH sont pourtant les plus qualifiées pour mettre en œuvre une telle approche : elles sont les plus à même de déterminer quelles ressources mobiliser grâce à leur connaissance des compétences existantes, des leviers de mobilité interne et des possibilités offertes par l’externe. Pour être un succès, cette approche implique de recentrer la gestion RH autour de plusieurs champs d’action. D’abord, impliquer toutes les parties prenantes concernées par la constitution d’un vivier de talents externes, qui ne peut rester le territoire exclusif des directions achats, ensuite, former les managers qui ont vocation à piloter des équipes hybrides et enfin, impliquer les DRH dans la refonte d’une marque employeur définie et promue de manière à s’adresser à tous les talents, internes comme externes, et leur permettre de participer à la définition de la stratégie générale et à l’organisation des activités business de l’entreprise, avec le soutien de la direction générale. D’autant que les principaux avantages identifiés par les sociétés ayant adopté cette approche sont une visibilité accrue de leur vivier de talents, des processus de décision plus éclairés et la réduction de l’ensemble des coûts de main-d’œuvre.