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Spécial diversité

YZR mise sur l’effet boule de neige

Spécial diversité | publié le : 07.11.2022 | N. L.

Les fondateurs de cette pépite parisienne de la tech avaient, dès le départ de leur aventure entrepreneuriale, la volonté de constituer des équipes diversifiées. Aujourd’hui, YZR compte 50 % de femmes dans ses rangs, des collaborateurs d’origines variées, parfois issus d’une reconversion, et a une pyramide des âges équilibrée.

C’est en quelque sorte le « péché originel » de l’univers des start-up… « Pour créer une jeune pousse, il faut pouvoir prendre des risques à titre personnel. Or il est plus simple d’abandonner un job bien payé ou de se lancer quand on a un filet de sécurité familial et patrimonial », analyse Sébastien Garcin, cofondateur d’YZR, une pépite spécialisée dans l’automatisation de données textuelles. Autant dire que les start-uppeurs, en particulier dans la tech – souvent des hommes blancs et diplômés, issus de milieux favorisés –, risquent fort de se tourner vers leurs pairs, sortis des mêmes écoles, pour former le noyau dur d’une jeune pousse… Une situation qui peut ensuite se refléter dans les recrutements. Conscients de cette reproduction sociale, certes non intentionnelle, les créateurs d’YZR ont, eux, voulu renverser la vapeur dès le démarrage, il y a trois ans. « Quand nous avons monté l’entreprise, nous souhaitions faire une start-up qui ressemble au monde tel qu’on voudrait qu’il soit », résume ainsi son cofondateur.

Avec une conviction : une start-up est « un ascenseur social sous stéroïdes, dit-il, du fait qu’on y est confronté à de fortes responsabilités rapidement et qu’on apprend vite à pivoter dans un écosystème très agile. Pour enclencher cette dynamique vertueuse, il a fallu ouvrir la porte de l’ascenseur à ceux qui n’auraient pas pensé à monter dedans ». Et d’ajouter : « Le premier enjeu pour nous a été de réunir des fonds pour être capables d’offrir des CDI à ceux qui n’avaient pas nécessairement cette sécurité patrimoniale. Et il n’y avait donc plus ce filtre : “rejoins-moi, tu seras peu payé pendant un an et si on ne réussit pas, ce n’est pas grave”… » Ensuite, pour ses recrutements, la jeune pousse n’a pas tant regardé les diplômes que la disponibilité ou l’envie des candidats potentiels de s’intéresser au « natural language processing », un domaine où les compétences sont rares.

De même, YZR accueille en permanence des personnes en reconversion, à l’instar d’une designer, ancienne professeure, ou d’un commercial, ex-militaire…

Auto-diversité

Autre levier, le passeport French Tech, qui a permis d’aller chercher des talents à l’étranger : des data scientists tunisiens et un CTO (directeur technique) indien… En conséquence, aujourd’hui, la jeune entreprise, qui emploie 30 collaborateurs permanents ainsi qu’une dizaine de stagiaires et d’apprentis, compte en son sein « 18 Blancs, tandis que la moitié des effectifs sont des femmes et que la pyramide d’âge va de 21 à 54 ans », indique Sébastien Garcin, engagé par ailleurs dans le cadre du collectif Sista qui cherche à réduire les inégalités de financement entre les entrepreneurs hommes et femmes. « Quand on démarre avec une équipe diversifiée, elle s’auto-diversifie naturellement », conclut le dirigeant. La mécanique est huilée…

Auteur

  • N. L.