L’association négaWatt, constituée en majorité d’experts de l’énergie, propose un scénario 2022 pour atteindre la « neutralité carbone » en 2050, en s’appuyant à 96 % sur les énergies renouvelables. L’un de ses membres, l’économiste Philippe Quirion, vient de publier dans la revue de l’OFCE une estimation des emplois générés en France par cette transition énergétique et la rénovation thermique des bâtiments. Premier résultat : concernant les quatre filières des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, chauffage au bois et méthanisation), le nombre d’emplois passerait de 73 000 en 2021 à plus de 200 000 à partir de 2030. Ensuite, les tendances varieraient selon les filières avec une diminution pour le chauffage au bois et une augmentation dans les trois autres filières, plus marquée pour la méthanisation. Deuxième résultat : la montée en puissance de la rénovation thermique des bâtiments entraînerait un doublement du nombre d’emplois, avec un passage de 170 000 en 2021 à plus de 385 000 entre 2029 et 2050. Ce nombre diminuerait légèrement à partir de 2030, une fois atteint un rythme de rénovations constant, en raison de l’hypothèse retenue de hausse de la productivité du travail de + 0,5 % par an. En tout, ce sont 139 branches liées à ces filières qui ont été intégrées dans le calcul des emplois en équivalent temps plein. La méthode d’estimation consiste à traduire les variations des millions d’euros de demande finale de la comptabilité nationale en nombre d’emplois.