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Politique d’égalité : Chez Orange, des progrès depuis quinze ans

Le point sur | publié le : 17.10.2022 | L. T.

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Politique d’égalité : Chez Orange, des progrès depuis quinze ans

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L’opérateur a signé la Charte de L’Autre Cercle dès 2013. Une association interne, Mobilisnoo, permet de faire avancer le sujet.

« Au boulot, je parlais de mon conjoint avec des phrases neutres, comme “partenaire”, pour laisser croire que j’étais hétéro. Mais un jour, j’en ai eu marre », raconte Nicolas Got, lead designer chez Orange depuis 2011. Il a donc fait son coming out auprès de quelques collègues. « J’avais besoin de me réaligner, dit-il. Cela s’est bien passé : certains s’en doutaient, d’ailleurs. En revanche, un collègue gay m’a dit qu’il ne voulait pas se dévoiler, mais que cela l’aidait de me voir être moi-même. » Le lead designer constate vite les bienfaits de « pouvoir partager des moments de vie, raconter ses vacances », et décide de s’engager dans l’association LGBT+ d’Orange, Mobilisnoo, fondée en 2008, pour aider les autres.

D’autant que les personnes LGBT+ ont « une appréhension supplémentaire, car il y a davantage d’agressions et les débats comme celui du mariage pour tous transparaissent en entreprise… », ajoute-t-il. Et certains témoignages de salariés sur le blog de Mobilisnoo montrent que toutes les équipes ne sont pas aussi ouvertes que celle de Nicolas Got. « Il est donc indispensable que l’entreprise fasse passer le message que la LGBTphobie n’a pas droit de cité », tranche-t-il.

C’est ce à quoi s’emploie Delphine Pouponneau, la responsable diversité et inclusion d’Orange. « L’inclusion des personnes LGBT+ entre dans notre politique d’égalité générale, dans le cadre de l’égalité des chances, au même titre que le handicap, l’origine, les opinions, l’âge. Et la neurodiversité vient de s’ajouter à la liste, indique-t-elle. La diversité est pour nous un enjeu de performance et de bien-être des collaborateurs. » Orange a signé la Charte de L’Autre Cercle en 2013 et les recommandations de l’ONU en 2017. « Stéphane Richard (PDG de 2011 à 2022) était très engagé sur ce sujet, et notre nouvelle DG, Christel Heydemann, a déjà resigné la Charte également », précise Delphine Pouponneau. Le but ? « Nous luttons contre toutes formes de discriminations pour que chacun soit libre d’afficher ou non sa différence. Nous sommes persuadés que cela améliorera le bien-être des collaborateurs s’ils peuvent se montrer tels qu’ils sont, sans vivre une double vie, assure la responsable diversité. L’entreprise est un lieu de lien social et si l’on n’ose pas dire que l’on est parti avec son conjoint de même sexe en vacances, ou que son enfant est homosexuel, c’est compliqué de bâtir des relations. » En pratique, cette ligne de conduite passe par « la tolérance zéro ». « Nous menons beaucoup d’actions de sensibilisation, notamment avec L’Autre Cercle et nos rôles modèles. L’un de nos dirigeants, membre du comex, prend régulièrement la parole : cela permet à ceux qui doutent de voir qu’ils peuvent se manifester car d’autres l’ont fait sans que cela ait porté préjudice à leur carrière », explique-t-elle, pour conclure : « Aujourd’hui, les couples homosexuels ont des droits et il est donc très important que l’entreprise connaisse leur situation, au même titre que celle de salariés mariés, divorcés, veufs ou en situation monoparentale, afin de leur permettre d’en bénéficier. » Un guide de l’inclusion LGBT+ a été rédigé en 2019 et des formations sont mises en place. « Mais le sujet prend du temps », reconnaît la responsable diversité. Dans les résultats du baromètre L’Autre Cercle 2022, auquel a participé le groupe, « on voit qu’il y a encore des propos LGBTphobes ordinaires, comme sur le sexisme », regrette-t-elle. Orange compte aussi dans ses rangs des salariés en transition. « Nous faisons notre possible pour les accompagner, via les RH et la médecine du travail… Dès que la personne le demande, son identité peut être modifiée sur l’intranet », note la responsable, l’important étant que l’ensemble du personnel connaisse la ligne de l’entreprise.

Difficultés à l’international

Une des difficultés qui demeure est à l’international. Dans certains pays où Orange est implanté, l’homosexualité est encore pénalisée. « Nous disons à nos salariés qu’au sein du groupe, ils sont protégés, mais nous ne pouvons pas les inciter à se mettre en danger. Nous travaillons cependant avec d’autres sociétés internationales pour voir comment, en tant qu’entreprises, nous pouvons faire bouger les lignes », indique-t-elle. Un défi qui fait partie des missions RSE que s’est fixées l’opérateur. « Les entreprises ont de plus en plus un rôle sociétal. Nous devons réfléchir à la manière d’intégrer les évolutions de la société au sein de nos organisations : les questions de genre, de non-binarité, d’orientation sexuelle comme de violences conjugales en font partie », conclut Delphine Pouponneau.

Auteur

  • L. T.