logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

À retenir

Canada: un futur label « Produit par une entreprise féminine »

À retenir | publié le : 17.10.2022 | Ludovic Hirtzmann

Canada: un futur label « Produit par une entreprise féminine »

Canada: un futur label « Produit par une entreprise féminine »

Crédit photo Andrii Yalanskyi/Adobe Stock

Province d’un pays sensible à la cause des femmes, le Québec souhaite mettre en place une certification « Produit d’entreprise à propriété féminine ». L’objectif de ce projet – dont les détails restent encore à concevoir – est de faciliter le développement des sociétés québécoises qui sont lancées, détenues et dirigées par des femmes; une proposition qui est portée par le Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ). Si les cheffes d’entreprise sont de plus en plus nombreuses dans La Belle province et y représentaient en 2020 plus de 40% des entrepreneurs, Ruth Vachon, présidente du RFAQ, estime que ces dernières rencontrent encore des obstacles dans le développement de leurs activités. « Ces entreprises ont besoin d’aide pour être capables de pénétrer de nouveaux marchés. Créer un étiquetage qui leur permettrait d’être reconnues leur rendrait la vie beaucoup plus facile », a-t-elle expliqué à la chaîne « Radio-Canada ». Outre le label sur les produits proposés à la vente, cette mention devrait aussi se retrouver dans les rayons des magasins. Dans un pays où le féminisme est très militant, l’idée pourrait séduire des consommatrices – et des consommateurs – qui achèteraient donc de préférence des biens « féminins ». En effet, « plus on est capable d’indiquer la provenance des produits, plus on aide le consommateur à faire ses choix en fonction de ses valeurs », estime la présidente du RFAQ.

Ruth Vachon milite d’ailleurs activement pour que l’organisation qu’elle dirige privilégie les femmes entrepreneures, le Réseau des femmes d’affaires du Québec comptant plus de 2.000 femmes. Pour doper leur ambition, l’association organise des événements pour faire du réseautage et pratique le « marrainage entrepreneurial », de même que le mentorat. Sans oublier un « programme de développement économique féminin conçu pour favoriser la croissance des entreprises à propriété féminine ». Ce dernier offre « des opportunités concrètes en accompagnant les femmes entrepreneures pour accéder à de nouveaux marchés, pour développer le marché international ou vendre à des multinationales », selon sa description. Le Premier ministre du Québec, François Legault, réélu à la tête de la province début octobre, s’est montré très favorable à la proposition du RFAQ. « De la même manière que nous voulons étiqueter les produits québécois pour les mettre en valeur, je suis ouvert à l’idée, sans ajouter de bureaucratie, de mettre un label spécial sur les produits émanant d’entreprises qui sont détenues par les femmes », a déclaré le chef du gouvernement québécois, lui-même ancien homme d’affaires et cofondateur de la compagnie aérienne québécoise Air Transat.

Après avoir fait voter une loi l’an dernier pour assurer la parité hommes-femmes dans les conseils d’administration des entreprises publiques, le gouvernement provincial envisage de réserver un certain nombre de contrats publics à des entreprises féminines. Une idée qui devra toutefois passer le barrage de la législation québécoise contre le favoritisme…

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann