En 2020-2021, près d’un salarié sur cinq (17 %) projetait de changer de métier, indique le Céreq le 26 septembre 2022. La crise sanitaire a empêché sa mise en œuvre pour 27 % d’entre eux, en particulier des personnes peu qualifiées. La crise a agi en effet comme « catalyseur des freins, déjà connus, à la reconversion ». Des freins qui relèvent des difficultés à mobiliser les instruments et les ressources favorisant le projet. Ils peuvent être « d’ordre individuel (âge et carrière avancés, situation personnelle, isolement), liés à l’emploi (type de contrat, environnement ou organisation du travail), et aux pratiques de l’entreprise plus ou moins favorables à l’évolution professionnelle ». La crise a distendu les liens sociaux et renforcé les situations d’incertitude avec l’idée que l’« on sait ce qu’on peut perdre, mais on ne sait pas ce que l’on va trouver ». Elle rend encore plus nécessaire l’accès des salariés, et particulièrement les moins qualifiés, aux ressources pour favoriser l’évolution professionnelle, sujet au centre de l’accord-cadre interprofessionnel signé le 15 octobre 2021, visant à adapter la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Pour d’autres salariés, les effets ont été moins dommageables. Il peut s’agir d’un simple report du projet. Pour d’autres, elle a constitué un terreau plus favorable : « Je me suis dit : c’est la bonne année parce qu’on est à l’arrêt, on a moins de travail et donc j’ai lancé la démarche », témoigne un salarié.