Taille, poids, beauté, tenue vestimentaire… les stéréotypes ont la vie dure dans la sphère professionnelle, à en juger par de multiples enquêtes qui mettent en lumière l’influence des apparences sur la carrière, et ce, malgré la loi. Une problématique de société encore trop négligée.
Selon le Baromètre international Cegos 2022 consacré à la diversité et à l’inclusion dans les organisations, paru en juin dernier, l’apparence physique se place en tête des discriminations dont les salariés français sondés (41 %) disent avoir été témoins, devant le racisme (36 %) ou l’âge (34 %). De même, 18 % des Français qui disent avoir déjà été victimes de discrimination mentionnent l’apparence physique et l’âge, devant le sexe (15 %) ou l’état de santé (13 %). Quant aux DRH français, c’est l’âge (32 %) qui est cité devant toutes les autres formes de discrimination les plus rencontrées.
L’édition 2021 du Baromètre de perception de l’égalité des chances en entreprise du Medef observe que, parmi les principales craintes de discrimination sur le marché du travail citées, l’apparence physique se place en deuxième position (26 %) – dont 29 % des femmes et 23 % des hommes – derrière l’âge (40 %). Elle reste également l’une des principales craintes de discrimination au sein de son entreprise (19 %).
Pour sa part, le Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi publié en 2016 par le Défenseur des droits avait interrogé des demandeurs d’emploi sur ce sujet. L’enquête constatait que l’apparence physique, qu’elle soit vestimentaire ou corporelle, occupait une place importante parmi les caractéristiques perçues par les chômeurs comme un inconvénient pour être embauché : avoir un style non conforme aux codes de l’entreprise (cité à 85 % par les femmes et 78 % par les hommes) et le fait d’être obèse (cité à 79 % par les femmes et 73 % par les hommes) faisaient partie des situations vues comme les plus pénalisantes.
