Donner sa démission ? Mais pourquoi ? Pourquoi ne pas exécuter que les tâches inscrites au contrat de travail et ce pour quoi l’on est payé ? Telle serait la version moderne de l’observation de Tom Clancy : « En Union soviétique […], on dit volontiers : tant que les patrons feront semblant de nous payer, nous ferons semblant de travailler. » De fait, le quiet quitting peut être le symptôme d’une insatisfaction quant au salaire, surtout en ces temps d’envolée des prix, ou le signe d’un excès de zèle passé, d’une surcharge de travail que la culture d’entreprise et de la performance a érigé en dogme, sans pour autant y attacher de la reconnaissance… Comment faire alors pour que ce désengagement discret de certains collaborateurs n’ait pas d’impact sur l’organisation et, précisément, sur sa performance ? La réponse doit venir des DRH pour ce qui est de l’évolution de la culture d’entreprise et la formation des managers, sans oublier des propositions d’évolution de carrière – et de salaire – pour les collaborateurs. Mais elle doit également émaner du salarié. Pourquoi ne pas dire clairement ce qui ne va pas et proposer des solutions ? Et s’il n’est pas entendu, il lui reste toujours la solution de mettre des limites. Apprendre à dire non à la réalisation d’une tâche dans des délais irréalistes. Indiquer nettement qu’après une certaine heure, le temps est consacré à la vie personnelle. Bref, apprendre à communiquer, à revendiquer, même, plutôt que de s’enfermer dans la discrétion. Car la révolution est rarement silencieuse.