Pendant dix ans, Alibaba et Tencent ont « fait » l’économie chinoise. Et tous les jeunes talents voulaient rejoindre la tech. Mais trop, c’est trop. Les autorités communistes ont pris ombrage de l’importance qu’avait acquise le secteur et, surtout, de certaines de ses pratiques, dont la volonté de faire travailler les jeunes jusqu’à l’épuisement… Aujourd’hui, entre une réglementation accrue en vue de brider leur pouvoir, la récession qui menace et la pandémie de Covid qui n’a toujours pas disparu, les entreprises de la tech chinoise ont du mal et licencient à tour de bras. À la grande satisfaction du gouvernement, qui veut, à la place de la tech, dynamiser d’autres secteurs – des véhicules électriques à la biotech en passant par l’intelligence artificielle – afin de devenir le géant mondial dans ces domaines.

Les offres d’emploi dans ces secteurs choisis par Pékin ont bondi de 382 % ces derniers mois, selon les données du site Maimai, équivalent chinois de LinkedIn, tandis que celles liées à l’Internet ou au commerce en ligne ont reculé de 40 %. Reste que ces nouveaux postes ont du mal à trouver preneurs, faute de talents formés. De quoi freiner la transition souhaitée par les autorités. Et de quoi aussi expliquer pourquoi le taux de chômage des jeunes diplômés est si élevé actuellement en Chine (près de 20 %, un record). En outre, les géants de la tech ont eu tendance à offrir de bons salaires. Et les collaborateurs qui doivent, après avoir été licenciés, se diriger vers ces nouvelles industries, s’attendent à ce type de rémunération. Que les petites sociétés qui débutent dans la biotech ou l’intelligence artificielle ont du mal à proposer…