Si, tous les ans, la Journée nationale des aidants, le 6 octobre cette année, vise à sensibiliser l’opinion publique et les entreprises à ce phénomène, les salariés aidants ne bénéficient pas encore tous du soutien de leur employeur, même si certaines sociétés ont pris des mesures en ce sens. De fait, selon les dernières statistiques (2020) de la Matmut, sur les quelque 11 millions d’aidants en France (dont 57 % de femmes), plus de la moitié travaillent. « Et ces chiffres ne peuvent qu’augmenter, s’exclame Nathalie Gateau, directrice Engagements sociaux et mécénat social du Groupe Apicil. Du fait du vieillissement de la population d’une part, et de la longévité de plus en plus forte des carrières, d’autre part. Or pour l’heure, peu de mesures sont obligatoires pour les entreprises. » Certes, le statut d’aidant a été reconnu en 2016 (en vertu de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement) et le Code du travail prévoit, depuis fin 2021, un congé de proche aidant. Mais bien d’autres dispositions pourraient être prises. Au-delà de RTT, que des salariés peuvent offrir à leurs collègues aidants, système mis en place par certaines organisations, dont Apicil, depuis plusieurs années, ce groupe expérimente, depuis 2019, la Métropole aidante, une démarche initiée par la Fondation France Répit, soutenue activement par la métropole de Lyon et l’agence régionale de santé. La Métropole aidante a pour objectif de créer un dispositif coordonné d’information, d’orientation et d’accompagnement des proches aidants. « Et elle a vocation à être dupliquée partout sur le territoire, grâce aux indicateurs que fournit l’étude en cours », précise Nathalie Gateau.

Parmi les aides apportées aux aidants de la région lyonnaise, un guichet unique, qui leur permet d’effectuer diverses démarches plus rapidement. « De quoi nous faire gagner du temps, et nous faire gagner en qualité de vie », précise une salariée d’Apicil concernée. Basée dans la région lyonnaise et mère de deux enfants, elle s’occupe de sa mère, 87 ans, « qui n’est plus capable de faire quoi que ce soit », dit-elle. Et elle assume seule cette charge, ses frères et sœurs ne voulant pas y participer… « C’est une situation assez commune dans les familles », poursuit-elle.

Au-delà des jours de RTT que peuvent lui offrir certains collègues, ce que cette salariée apprécie le plus, ce sont les groupes de parole mis en place par Apicil. « Ce café des aidants, accompagnés par une assistante sociale, qui peut donner des conseils et des solutions, sur des aspects pratiques comme la livraison de courses ou la possibilité d’avoir un système de transport pour les personnes dépendantes via le service Sortir Plus de l’Agirc-Arrco, permettant aux retraités de 75 ans et plus de se faire accompagner, à pied ou en voiture, par une personne de confiance pour des déplacements de proximité, est notre outil principal pour démocratiser l’écoute active », précise la directrice Engagements sociaux du groupe. « Les aidants font deux journées en une, s’exclame l’aidante. Auparavant, nous étions “transparents”. » En outre, des discussions dans ces cafés des aidants sont menées avec les non-aidants pour les sensibiliser, notamment grâce à des kits Agirc-Arrco expliquant le phénomène et ses contraintes, et trouver les bonnes attitudes à avoir face aux aidants. La salariée aidante d’Apicil profite aujourd’hui pleinement de ce soutien pour « ne faire aucun sacrifice dans ma vie personnelle ou familiale », dit-elle. Ni, évidemment, dans sa vie professionnelle. « Je suis très investie dans mon travail et mes collègues constatent que malgré ma situation, j’ai beaucoup d’énergie », ajoute-t-elle. « Ces kits peuvent être distribués dans toutes les entreprises qui en font la demande pour des actions de sensibilisation », précise la directrice Engagements sociaux et mécénat social d’Apicil. Et bien sûr, elle souhaite que les mesures prises par le groupe de protection sociale soient imitées, dupliquées, approfondies par d’autres entreprises.