Si l’on demande aux Français une photographie des inégalités, la plupart se font une idée très hiérarchisée de la société française, à l’image d’une pyramide : beaucoup de pauvres au socle, et de moins en moins de personnes au fur et à mesure que l’on s’élève vers le sommet de la richesse. Mais si on les interroge sur la mobilité sociale, ils se montrent plus optimistes, estime le centre de recherche Cepremap, dans une étude parue début septembre 2022. En termes de mobilité passée, la France fait partie des pays dont les habitants sont les plus nombreux, en moyenne, à penser avoir progressé par rapport à la position sociale de leurs parents (comme en Allemagne et en Finlande, mais à l’opposé du Japon). C’est en partie lié aux représentations de la position de leurs aînés : « Peu de gens pensent être issus de parents occupant les échelons sociaux les plus élevés ». En revanche, les personnes qui pensent être issues de parents bien lotis se voient plutôt sur une trajectoire descendante. Ensuite, en matière de mobilité future, ce sont les populations aisées qui anticipent une mobilité de leur propre position et celle de leurs enfants. À l’inverse, les plus pauvres pensent que les probabilités que leurs enfants progressent sont faibles. Au total, ce sont tout de même près de la moitié des Français qui se voient à la fois sur une trajectoire de mobilité passée et future ascendante. Enfin, en ce qui concerne le lien avec le positionnement politique, « c’est à droite que la mobilité ascendante est perçue comme la plus forte ». Il en découle une tendance moyenne à l’optimisme sur la mobilité sociale.