logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

À retenir

Télétravail et flex office sont à l’honneur à la MGEN

À retenir | publié le : 19.09.2022 | Lucie Tanneau

Image

Conditions de travail : Télétravail et flex office sont à l’honneur à la MGEN

Crédit photo

La mutuelle s’est dotée d’un accord en mars. Six mois plus tard, managers et salariés s’habituent à ce nouveau fonctionnement entre domicile et flex office.

Avant le premier confinement, seuls 300 salariés de la MGEN avaient la possibilité de télétravailler, un jour par semaine, à la suite d’un accord test, signé en 2018. « Après le premier confinement, 4 500 salariés télétravaillaient… », raconte Frédéric Pauthier, le DRH du groupe. Un nouvel accord est entré en vigueur le 1er mars dernier. « Les règles exceptionnelles adoptées pendant la crise ont offert un retour d’expérience qui a permis d’écrire cet accord, poursuit-il. Le texte, signé à l’unanimité (UNSA, CFE-CGC, CFDT et CGT), donne des possibilités de télétravail pour des métiers qui n’étaient pas éligibles dans le passé. » Il prévoit entre 25 et 110 jours de télétravail par an, selon les métiers, soit trois jours de télétravail hebdomadaires au maximum. « Cette différence s’explique : un commercial ne peut pas être en télétravail trois jours par semaine puisqu’il est face aux clients, mais pour les activités de support, de gestion, l’essentiel des métiers du siège ou de la DSI, 110 jours par an sont possibles », explique Frédéric Pauthier. Les métiers de l’assurance (5 000 collaborateurs) offrent aussi davantage d’opportunités de travail à distance que ceux du sanitaire et social (5 000 collaborateurs également).

Autonomie et management

L’accord liste plusieurs conditions, en plus du métier, pour être éligible au télétravail. Le salarié doit travailler dans un lieu équipé de haut débit, avoir l’autonomie suffisante et obtenir l’accord de son manager avant d’établir avec lui la planification nécessaire. Un dernier point que Jonathan Ferrari (UNSA MGEN), le délégué syndical central, espère rediscuter lors de la clause de revoyure annuelle, fixée en janvier. S’il juge l’accord de bon niveau, il regrette « quelques réticences managériales »… « Certains managers ont encore le sentiment que le télétravail permet de lever le pied et ajoutent des règles qui ne sont pas dans l’accord, comme l’impossibilité de télétravailler le lundi ou le vendredi. Le texte pourrait davantage limiter ces freins en étant plus précis », avance-t-il. Frédéric Pauthier rappelle toutefois que les 800 managers du groupe ont été formés au management à distance pendant les huit premières semaines de la pandémie, en 2020.

Frais et avantages

En outre, le texte prévoit des équipements et des outils numériques fournis par l’employeur (PC portable, casque, écran…). Certains frais sont pris en charge, notamment le coût du diagnostic de conformité des installations techniques et électriques de l’espace dévolu au télétravail, si le collaborateur le souhaite, l’achat de matériel pour aménager son poste de télétravail (une subvention de 200 euros maximum est prévue, renouvelable tous les 5 ans). Il inclut en plus une indemnité forfaitaire nette de 2,50 euros par jour télétravaillé. Le bénéfice des titres-restaurant et du maintien des remboursements des abonnements aux transports collectifs souscrits au mois ou à l’année est également inscrit dans le texte.

L’accord prévoit enfin des mesures spécifiques « afin de répondre à des situations individuelles pour les salariés aidants et les salariés seniors, en particulier ». Un dispositif à revoir pour le délégué syndical UNSA, qui craint « un affichage », alors que les conditions strictes ne permettraient qu’à quelques seniors, par exemple, d’en bénéficier.

En parallèle de cette expansion du télétravail, les conditions de travail au bureau ont été revues. Le flex office est généralisé. Les locaux du Kremlin-Bicêtre (où se trouvaient les personnels de la DSI) seront même abandonnés à la fin de l’année. « Les travaux du siège auraient dû être engagés la première semaine du confinement de 2020. Nous avions alors tout arrêté et nous avons bien fait : nous avons revu nos plans », indique Frédéric Pauthier. Le siège « Chrysalide » de la rue de Vaugirard (Paris 15e) accueillera dès novembre 1 300 salariés (contre 600 aujourd’hui), tous en flex office. « Un collaborateur qui refuse le flex office ne peut pas bénéficier de télétravail », précise d’ailleurs le DRH, pour qui ces nouvelles modalités de travail offrent « un bon niveau d’attractivité » à l’entreprise. « Aujourd’hui, le télétravail fait partie du package de base, assure-t-il. Les entreprises conservent et attirent les talents grâce à la souplesse des conditions de travail offertes. » Un millier de postes sont actuellement à pourvoir dans le groupe (500 pour le secteur sanitaire et social, 300 dans le secteur de l’assurance et 200 en alternance).

Auteur

  • Lucie Tanneau