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Canada : Les vigiles sikhs de Toronto obtiennent de garder leur barbe

À retenir | publié le : 12.09.2022 | Ludovic Hirtzmann

L’affaire avait fait du bruit au Canada. Durant l’été, une centaine de vigiles, sous contrat avec la ville de Toronto via des sous-traitants pour assurer la sécurité, notamment dans les lieux destinés aux sans-abris, avaient été licenciés parce qu’ils portaient la barbe et refusaient de se raser… Selon les règles municipales, du fait d’une exposition possible au Covid-19, chaque vigile devait en effet porter un masque FFP2 pendant ses activités, d’autant que la ville a une politique de « rasage de près » pour ce type d’agent. Mais ces masques sont conçus de telle façon qu’ils ne permettent pas d’avoir la barbe tout en étant bien protégé. Or les vigiles licenciés font partie de la communauté sikh, dont la religion impose le port de la barbe. Les organisations sikhs sont donc montées immédiatement au créneau, dénonçant une discrimination contre leur religion de la part de la ville de Toronto. « Si vous me demandez de raser ma barbe, c’est comme si vous demandiez à quelqu’un d’autre de s’arracher la peau », a confié au quotidien torontois The Globe and Mail l’un des vigiles licenciés, Birkawal Singh. Dans un pays où les accommodements religieux au travail passent souvent avant les obligations légales, particulièrement en provinces anglophones, la plus grande ville du Canada a dû faire marche arrière… Elle a finalement autorisé les vigiles sikhs à garder la barbe, tout en portant un « couvre-barbe », déjà utilisé dans les hôpitaux, par exemple, qui permet ensuite de mettre un masque FFP2 et d’être protégé de façon efficace. De même, la municipalité a présenté ses excuses aux représentants de la communauté sikh, très influente au Canada. Bien que représentant moins de 0,5 % de la population, elle compte en effet plusieurs membres éminents, et le premier gouvernement de Justin Trudeau a compté quatre ministres sikhs. Certains membres de la communauté, dont des élus, avaient d’ailleurs obtenu de droit de porter le kirpan, un petit poignard faisant partie là aussi des obligations religieuses, y compris dans les enceintes parlementaires, de même que d’autres ont le droit de porter le turban dans la gendarmerie royale.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann