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Taïwan : Les tensions poussent les multinationales à revoir leurs risques dans la région

À retenir | publié le : 05.09.2022 | Lys Zohin

Taïwan sera-t-elle la prochaine Ukraine ? En tout cas, nombre de multinationales implantées dans la région s’inquiètent d’un conflit entre Pékin et les Etats-Unis, si les autorités communistes décident d’envahir l’île, qu’elles considèrent comme faisant partie de leur territoire national. En conséquence, qu’elles viennent d’Europe, des Etats-Unis ou du Japon, ces entreprises mettent sur pied des plans d’urgence pour gérer une telle situation si nécessaire. Comment faire si les tensions sont si vives qu’elles ne peuvent plus transporter les biens fabriqués sur place ? Devront-elles cesser toutes leurs activités dans la région ? Alors que les risques réputationnels, liés notamment au travail forcé dans certaines provinces chinoises telles que le Xinjiang, de même que les pressions, de la part des Etats-Unis, pour trouver des alternatives à la dépendance à la Chine, n’ont cessé de croître ces derniers temps, nombre de multinationales ont fait le gros dos jusqu’à présent, faute de solutions satisfaisantes en matière de diversification de leurs approvisionnements ou de leur production… Sans oublier que certaines ont misé directement sur le marché chinois pour écouler leurs produits. C’est ainsi, entre autres, le cas de Disney et de Tesla, qui se sont engagés à long terme « en Chine et pour la Chine », et surtout, qui sont très dépendants d’un marché de plus d’un milliard de consommateurs potentiels… Si les Européens n’en seraient qu’aux réflexions, pour certains groupes américains, selon Eric Zheng, de la Chambre de commerce américaine de Shanghaï, la crise taïwanaise s’ajoute aux relations déjà tendues entre Pékin et Washington (sous la forme de barrières douanières, notamment), et les incite à sérieusement considérer l’idée d’une production supplémentaire hors de Chine. « L’idée la plus populaire est celle de la Chine plus un, voire la Chine plus deux, autrement dit, la Chine resterait la base de production principale, mais elle serait agrémentée d’une ou de deux bases supplémentaires en Asie du Sud-Est », explique-t-il dans le Financial Times. Une question de prudence et qui n’a rien à voir avec un quelconque sentiment « anti-chinois », précise un capitaine d’industrie préfèrant rester anonyme… Certaines multinationales attendent, avant de se positionner, la tenue du 20e congrès du Parti communiste chinois, dont la date n’est pas encore fixée mais qui devrait avoir lieu en octobre, selon les experts, et devrait voir Xi Jinping reconduit dans ses fonction de chef du parti et de sa commission militaire centrale.

Auteur

  • Lys Zohin