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Employabilité : Les entreprises québécoises misent sur le « bel âge »…

À retenir | publié le : 05.09.2022 | Ludovic Hirtzmann

Face à la pénurie de main-d’œuvre, les employeurs n’hésitent pas à faire appel aux seniors, bien considérés. De même, la tradition veut que les très jeunes travaillent aussi. Deux tendances qui ne cessent de s’accroître actuellement.

Si les employeurs québécois ont toujours du respect pour les travailleurs âgés, ils en ont aujourd’hui de plus en plus besoin – en raison de la pénurie de main-d’oeuvre. Le taux de chômage a encore reculé de 0,2 % en juillet, pour s’établir à 4,1 %. La province de huit millions d’habitants recherche ainsi pas moins de 280 000 personnes actuellement, pour autant de postes à combler. Embaucher des retraités est une solution mise en avant par les gouvernements québécois successifs depuis une décennie, et le taux d’activité des plus âgés ne cesse d’augmenter. Il serait ainsi passé de 42 % à 52 % au cours des 10 dernières années. Pour encourager les aînés à rester actifs, l’actuel ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, assure avoir « déjà fait beaucoup pour inciter les travailleurs expérimentés à rester ou retourner sur le marché du travail. » Et s’il continue d’analyser diverses options, notamment fiscales, une hausse de l’âge de la retraite à 67 ans est pour l’instant exclue. L’âge statutaire de la retraite au Québec est fixé à 65 ans, mais il ne peut pas être imposé comme un âge obligatoire de départ – pour des raisons constitutionnelles… Dans les faits, les Québécois s’arrêtent de travailler en moyenne vers 62 ans. Avec de grandes disparités selon les professions. Le gouvernement a ainsi mis en place des mesures fiscales incitatives pour les entreprises, mais aussi pour les travailleurs de plus de 60 ans. La Belle Province propose à l’intention de ces derniers un crédit d’impôt pour prolongation de carrière, mais aussi des dérogations pour ne pas être imposé sur une partie des revenus tirés du travail en plus de la pension. Cela reste cependant insuffisant, selon les puissantes organisations de personnes âgées. « Les gouvernements doivent continuer de réfléchir à des mesures incitatives afin de maintenir ou de ramener des travailleurs d’expérience sur le marché du travail, puisqu’ils sont l’une des solutions », a déclaré récemment Gisèle Tassé-Goodman, la présidente de la Fédération de l’âge d’or du Québec, au Journal de Montréal. Toujours est-il que de manière générale, les recruteurs canadiens embauchent les candidats sur l’expérience et les compétences, plus que sur l’âge ou les diplômes, moins pertinents dans le pays. Si les plus anciens reprennent le travail ou ne le quittent pas à l’âge de la retraite, les raisons en sont multiples. Certains trouvent du plaisir à travailler pour rester dans l’action et briser l’isolement. « J’étais chauffeur routier. Puis, j’ai trouvé un « job de retraité » chez Canadian Tire (un grossiste d’articles pour la maison, le camping, etc). Je l’ai quitté pour un emploi de concierge pour trois dollars de plus de l’heure », raconte Gus, 63 ans. Certaines entreprises comme Rona, une chaîne de quincaillerie, se sont d’ailleurs spécialisées dans l’emploi des aînés, considérés par les clients comme des employés d’expérience et plus fiables dans ce domaine d’activité que les jeunes. Enfin, 80 % des retraités du secteur privé n’ont pas contribué à un fonds de pension privé et dépendent des seules retraites publiques, fédérales et provinciales.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann