Alors que l’apprentissage a permis en 2021 à 730 000 jeunes de s’engager dans des formations professionnalisantes, en lien direct avec les besoins en compétences des entreprises dans les territoires, le financement de l’apprentissage, annoncé à la baisse par les pouvoirs publics, laisse les acteurs de l’alternance dans l’incertitude… Ainsi, pour les Acteurs de la compétence, organisation qui fédère plus de 1 300 entreprises de formation et du développement des compétences, il est nécessaire de sécuriser la poursuite du développement de cette voie d’insertion professionnelle, puisque, pour les jeunes, c’est un gage de l’égalité des chances, une source de rémunération, une certification reconnue et une garantie de trouver un emploi, et que pour l’entreprise, c’est une réponse à des besoins opérationnels et au renouvellement de sa pyramide des âges, dans un contexte de pénuries de compétences à tous niveaux pour presque tous les secteurs économiques. « Si nous pouvons nous féliciter de la prolongation des aides à l’embauche d’alternants jusqu’au 31 décembre 2022, annoncée par le gouvernement, cette mesure reste conjoncturelle », regrettent en outre ces acteurs. En effet, la baisse du financement des contrats d’apprentissage, prévue par les pouvoirs publics dès le 1er septembre 2022, apparaît contradictoire avec l’ambition affichée par le gouvernement d’atteindre un million d’apprentis dans les prochaines années et plus généralement le plein emploi, alors que le taux de chômage des jeunes s’élève encore à 15 %.
Les Acteurs de la compétence appellent donc à ce que soient levées toutes les incertitudes sur les montants de prise en charge, et à stabiliser ces derniers pour les cinq ans à venir. Cette visibilité est primordiale pour les jeunes et leurs familles, les entreprises engagées pour l’embauche d’alternants, et pour les centres de formation d’apprentis (CFA) qui doivent pouvoir organiser la rentrée. La fédération propose que toutes les entreprises et organisations contribuent à l’effort de la nation sur l’apprentissage, quel que soit leur statut, de même que de mettre fin aux exonérations spécifiques sur la taxe d’apprentissage, de pouvoir mobiliser les contributions conventionnelles de branche sur l’apprentissage, de simplifier le processus de versement du solde de la taxe d’apprentissage (13 %) pour que les entreprises puissent soutenir plus directement les CFA, et enfin, de moduler les niveaux de prise en charge pour les établissements bénéficiant de financements publics.
« Cette voie d’insertion professionnelle vertueuse est un investissement d’avenir, d’autant plus pour accompagner la jeunesse dans un contexte d’incertitudes et de ralentissement de la croissance économique. Il est urgent que les pouvoirs publics pérennisent son financement afin de garantir à chaque jeune qui le souhaite de s’insérer sur le marché du travail, par un droit effectif et universel à l’alternance », souligne ainsi Pierre Courbebaisse, le président des Acteurs de la compétence, faute de quoi, il craint un ralentissement du développement de l’offre de formation par apprentissage, une détérioration de la qualité des formations et de l’insertion professionnelle des jeunes et un désengagement des entreprises dans le développement de l’alternance.