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Grands dossiers de la rentrée : Partage de la valeur

« L’actionnariat salarié devient un argument RH »

Grands dossiers de la rentrée : Partage de la valeur | publié le : 25.07.2022 | Olivier Hielle

Quelle est la situation actuelle de l’actionnariat salarié en France ?

Notre dernière étude montre que dans le SDF 120, 75 % des entreprises associent leurs collaborateurs au capital. La tendance est légèrement à la hausse, les montants sont en hausse, les niveaux d’aide et de décote offerts par les employeurs sont en hausse. Cela veut dire qu’il y a une volonté affirmée de la part des employeurs de continuer de développer le dispositif et d’en renforcer l’attractivité, en offrant des avantages toujours plus grands. Leur idée est de donner envie aux salariés de souscrire aux actions de l’entreprise, avec un effort de répétition et d’entretien dans la durée. L’actionnariat salarié est utilisé comme un vrai levier de fidélisation, de motivation.

Cela devient donc un argument RH ?

Absolument. Nous sommes aujourd’hui dans un marché de l’emploi assez tendu pour les populations de cadres, mais pas seulement. Il est important d’être en capacité à créer un esprit, une culture d’entreprise. Dans des entreprises qui se regroupent, font des acquisitions et de la croissance externe, l’actionnariat salarié est un des éléments du lien. C’est une façon de dire qu’on est qu’un seul et un même groupe, et qu’on a tous accès aux mêmes véhicules financiers, aux mêmes supports. Cela redonne du sens dans une organisation de groupe ou d’entreprise qui peut paraître un peu obscure vue du bas de l’échelle, mais qui reprend du sens quand tous les collaborateurs sont associés. Dans les petites entreprises, l’actionnariat salarié est souvent l’un des premiers moments où le chef d’entreprise parle de l’organisation, de ses résultats et de ses attendus de façon assez transparente. C’est une nouvelle façon de communiquer autour de la performance qui n’était pas forcément naturelle dans l’esprit des dirigeants avant le passage à l’actionnariat salarié.

Et pourtant, les élus du CSE ont la compétence pour recueillir ces informations…

Oui, en principe, les CSE sont cette courroie de transmission entre le grand collectif et la direction. Mais est-ce vraiment ce qui se passe dans la réalité ? Je n’en suis pas complètement convaincu. L’actionnariat salarié est une façon d’organiser des discussions et des dialogues directs entre salariés et direction afin d’expliquer les raisons des bons ou des mauvais résultats. Cela embarque tout le monde autour des mêmes considérations. Tout le défi de ces opérations réside dans la pédagogie de l’exercice. Il faut vulgariser les débats et les discussions, ce qui n’est pas toujours simple. Quoi qu’il en soit, s’il y a une appétence de la part des directions envers cet actionnariat salarié, c’est bien qu’elles ne voient pas dans le CSE un rôle central sur les questions de finances.

Auteur

  • Olivier Hielle