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Sur le terrain

Santé au travail : PWC offre trois jours d’arrêt rémunérés pour fausse couche

Sur le terrain | publié le : 11.07.2022 | Lucie Tanneau

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Santé au travail : PWC offre trois jours d’arrêt rémunérés pour fausse couche

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Le cabinet de conseil a décidé de financer trois jours d’absence aux collaboratrices victimes de fausse couche, mais également au second membre du couple. Un dispositif inspiré du Parental Challenge, qui permet d’améliorer la qualité de vie au travail.

Quelque 300 collaborateurs ou collaboratrices du cabinet d’audit et de conseil PwC sont devenus parents l’an dernier. Mais d’autres n’ont pas eu cette chance et ont vécu une fausse couche… « Pour les accompagner dans les bons comme dans les mauvais moments, nous avons décidé de nous engager », indique Emmanuel Bardet, leader people experience. Le groupe, qui compte 5 000 salariés en France et 1 000 au Maghreb, a ainsi adopté un arrêt fausse couche. Depuis le mois de juin, le dispositif, intégré à sa politique de family care, prévoit trois jours d’absence rémunérée pour les collaboratrices qui font une fausse couche ou pour leur compagnon ou compagne. Et ce, sans justificatif. « Si la fausse couche est tardive, il y a une prise en charge médicale et donc un arrêt de travail. Mais ce n’est pas le cas durant le ou les premiers mois, et nous n’avons pas souhaité exiger un justificatif pour bénéficier d’un arrêt », explique Emmanuel Bardet.

Relation de confiance

Concrètement, le ou la salarié(e) contactera son responsable RH de proximité et lui expliquera la situation. Ce dernier posera les trois jours d’absence autorisée dans le planning, sans que le motif n’apparaisse. « C’est fondé sur une relation de confiance et de proximité mutuelle entre un collaborateur et son responsable RH, poursuit-il. Nous savons bien que la vie privée des collaborateurs ne s’arrête pas à la porte du bureau. Cela fait partie intégrante de leur être et influe forcément sur leur performance. Bien sûr, les congés et les absences ont un impact sur l’organisation du travail, mais il nous semblait important de laisser le collaborateur ou la collaboratrice prendre un temps de repos avant de retrouver son environnement professionnel dans de meilleures conditions », ajoute le responsable RH.

Le dispositif novateur découle du Parental Challenge, signé par PwC. Ce guide pratique, lancé début 2022 par Clémence Pagnon et Isma Lassouani, cofondatrices d’Issence, une agence de formation et de conseil pour concilier parentalité et carrière, associées à Judith Aquien et Selma El Mouissi, propose d’aider les entreprises à créer une politique familiale sur mesure, avec notamment 12 engagements simples et peu coûteux à mettre en place.

« Nous n’avons pas eu de demandes ni constaté de signaux faibles en interne sur ce sujet précis des fausses couches, mais les chiffres révèlent qu’une femme sur quatre y est confrontée au cours de sa vie. Il n’y a pas de raison que nos collaboratrices ne soient pas concernées dans les mêmes proportions », relève Emmanuel Bardet. « Et nous sommes fiers d’être la première grande entreprise et le premier cabinet parmi les Big 4 à adhérer au Parental Challenge. Nous sommes déterminés à renforcer nos actions en matière de politique familiale. C’est ainsi que nous contribuons à une société plus responsable », renchérit Valérie Vezinhet, DRH de PwC France et Maghreb. Le cabinet a également mis en place des absences rémunérées pour préparer le congé d’adoption (qui était, lui, déjà financé à 100 %). Autre objectif de ce nouveau dispositif, l’attractivité et la rétention des talents, dans un marché du travail très tendu, et qui touche aussi PwC.

Libération de la parole

Pour que ces mesures fonctionnent, encore faut-il qu’elles soient connues de tous avant l’évènement. PwC est donc en phase de communication sur le sujet. « Nous faisons du marketing RH, explique Emmanuel Bardet. Le dispositif Family Care, tout comme le programme Be Well, Work Well, pour le bien-être et la santé au travail (sport, risques psychosociaux, gestion des émotions, cellule d’accompagnement psychologique…), sont détaillés dans des documents internes. » « Les collaborateurs ont accès à ces informations et nous les mettons en avant. Ainsi, l’un des associés de PwC a participé à une vidéo dans laquelle il explique tous les bienfaits d’avoir pu prendre un congé paternité dans son intégralité », poursuit-il. Il s’agit donc aussi de créer des rôles modèles.

En interne, le congé fausse couche a été bien accueilli. « Le sujet n’avait pas été débattu jusqu’alors, mais lorsque nous avons instauré l’arrêt, des collaboratrices ont indiqué qu’elles auraient aimé pouvoir bénéficier d’un tel dispositif, sous-entendant ainsi que cela leur était arrivé », conclut-il, satisfait de cette libération de la parole, qui permet d’améliorer la qualité de vie au travail.

Auteur

  • Lucie Tanneau