Poussées tant par les parties prenantes que par la législation, les entreprises font désormais dans le concret et le mesurable en matière d’impact social et environnemental. Et c’est à une transformation interne des organisations que l’on assiste.

La responsabilité sociale et environnementale (RSE) incarnée par une simple mention dans un rapport annuel, voire une ruche sur le toit ? C’est fini ! « L’idée qui prévalait encore récemment de quasiment séparer la RSE du business lui-même, en créant par exemple une fondation, n’a plus cours. Nous assistons aujourd’hui à un changement de paradigme. Et il s’agit de transformer l’entreprise elle-même et d’embarquer les collaborateurs pour ce faire », analyse ainsi Félix de Monts, qui a lancé en 2018, avec Julian Guérin, Vendredi, une start-up qui facilite l’engagement RSE des entreprises par le biais d’une plateforme permettant à chaque salarié d’intervenir pour le bien commun au travers d’actions allant de la sensibilisation aux enjeux sociaux et environnementaux (défis et challenges en équipe) au soutien à des associations (mentorat, mission de compétences, team building solidaire, collecte…). Au-delà d’une révision de la conception des produits et des process de fabrication pour les rendre plus sobres et d’un examen de toute la chaîne d’approvisionnement, en vue de préserver aussi bien l’environnement et la biodiversité que de s’assurer de bonnes conditions de travail et de vie, surtout si les fournisseurs sont à l’autre bout du monde, cette RSE nouvelle formule implique une impulsion claire de la part de la direction des entreprises et des DRH. Il s’agit en effet de faire évoluer, en particulier sur le volet social, le fonctionnement en interne : modes de travail, de management et de gestion humaine. « Nous travaillons aussi bien sur la reconversion des salariés, puisque nous transformons la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) en une usine de production de biocarburants et de recyclage de matières plastiques, par exemple, que sur le management, souligne ainsi Isabelle Patrier, directrice France de TotalEnergies. D’ailleurs, les collaborateurs sont d’autant plus réceptifs à la nécessité de la transformation énergétique et désireux de prendre des initiatives que ce sont les managers qui les sensibilisent. » Le tout pour faire en sorte d’inclure un autre S dans la RSE, l’impact sociétal des entreprises.