Faut-il faire fi des 30 jours ouvrables, acquis au fil du temps, lorsqu’il s’agit des congés payés ? Faut-il, comme certaines entreprises l’ont déjà fait, offrir aux salariés, en plus de ce dispositif du Code du travail, la possibilité de prendre autant de jours qu’ils le souhaitent ? Les employeurs peuvent certes espérer attirer des talents et s’assurer que les collaborateurs seront ainsi, in fine, plus performants. Mais l’affaire se complique vite et les congés illimités trouvent souvent leurs limites. D’ailleurs, ils ne sont généralement consentis que lorsque l’employeur, le manager ou l’équipe donnent leur feu vert… Reste l’autocensure ou la pression que peuvent s’imposer les salariés. Selon les rares statistiques dans ce domaine, on s’aperçoit que bien peu de collaborateurs utilisent à fond cet avantage lorsqu’il est offert. Et à l’heure de la connectivité permanente, le risque de travailler pendant les congés est déjà grand. Enfin, si, comme l’estiment des DRH, certains collaborateurs auraient davantage besoin de congés que d’autres, comment gérer les équipes sans créer un sentiment d’iniquité ? Et comment « récompenser » ceux qui en auraient moins besoin ? En fait, la question des congés illimités cache un autre enjeu : celui de la charge de travail, mais aussi de la culture d’entreprise. Qualité de vie au travail, autonomie des collaborateurs et confiance envers eux doivent être au cœur de la réflexion RH, bien plus qu’une simple mesure « marketing ».