La plateforme, accessible en une dizaine de langues, permet de mettre en relation des déplacés ukrainiens et des familles pouvant leur offrir un toit dans toute l’Union européenne. Près de 40 000 exilés auraient trouvé un logement ainsi. Depuis juin, la portée de EU4UA s’est élargie à la recherche d’emploi. « Nombre de personnes que nous avons aidées nous ont dit : “Nous avons des compétences, nous avions un emploi en Ukraine, nous voulons travailler” », raconte Arnaud Devigne, l’un des quatre cofondateurs du site, qui insiste sur l’intérêt de couvrir l’Europe entière, pour une population très mobile. Parmi les 3 000 déplacés interrogés par l’association, 86 % sont des femmes seules ou avec enfants et la majorité d’entre eux ont déjà changé de pays plusieurs fois. Malgré leur profil, parfois très qualifié, 80 % de ces femmes répondent qu’elles sont prêtes à accepter des contrats dans les secteurs de la logistique ou de l’hôtellerie-restauration. L’association derrière EU4UA a elle-même recruté huit personnes, dont trois Ukrainiens. Deux travaillent depuis la Pologne et l’Espagne, le troisième depuis Kiev. « Dans la capitale, la majorité des entreprises locales se sont effondrées, la plupart des hommes restés sur place ont perdu leur emploi et cherchent un travail à distance », poursuit Arnaud Devigne, qui rappelle l’un de leurs slogans : « Nous ne sommes pas des réfugiés, nous sommes des talents ».