Si, jusqu’à présent, la solidarité internationale était l’apanage des grands groupes, la guerre en Ukraine semble avoir changé la donne. Quels que soient leur taille, leur secteur d’activité ou leur portée géographique, de nombreuses entreprises s’engagent aujourd’hui aux côtés des Ukrainiens, sous différentes formes, souvent avec leurs salariés. On pourra toujours dire que cela fait bien sur un rapport annuel, dans le chapitre RSE. On pourra aussi objecter, lorsqu’il s’agit d’embaucher ceux nouvellement arrivés en France, que c’est une simple démarche opportuniste, sur fond de pénurie de main-d’œuvre. Mais ce serait passer à côté du sujet. Celui de la dignité. Les Ukrainiens le disent : ils avaient une vie et un travail chez eux, et veulent, même de façon temporaire, même avec le chagrin apporté par la guerre, pouvoir renouer avec un semblant de normalité. Pour incarner cette dignité, ils ont adopté un slogan : « Nous ne sommes pas des réfugiés, nous sommes des talents ». Reste maintenant à savoir si tous les réfugiés, d’où qu’ils viennent, quelle qu’ait été leur histoire ou leur carrière professionnelle, pourraient être traités de la même façon que les Ukrainiens. Et il en va, cette fois-ci, de la dignité des entreprises… D’autant que les prochains réfugiés, climatiques, en particulier, seront bientôt là. Engageons-nous et organisons-nous pour les accueillir. Ils le méritent – autant que les Ukrainiens. Et leur résilience pourrait faire merveille dans les entreprises.