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Santé : L’absentéisme est en hausse de 14 % depuis 2019

À retenir | publié le : 04.07.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Depuis 2018, le coût de l’absentéisme a bondi. Les seniors sont l’une des terres de mission à privilégier puisque leur part ira croissant dans les effectifs et qu’ils sont plus souvent absents. La balle est maintenant dans le camp des entreprises.

Qui arrêtera la marée montante des arrêts de travail ? Fondé sur les données récoltées à partir de 282 000 salariés assurés travaillant dans 438 entreprises, le premier baromètre publié par le courtier en assurances Verlingue révèle une progression de 14,5 % entre 2019 et 2021, période durant laquelle un cap symbolique a été franchi puisque l’absentéisme a atteint 5,5 % en moyenne. « Ce taux est impacté par la 5e vague de Covid de novembre et décembre 2021, précise toutefois Laurence Abiven, directrice en charge de l’actuariat et de la data. Au premier semestre 2021, le taux s’établissait à 5,1 %. »

Cette nuance moins sombre ne doit pas faire oublier que deux indicateurs sur les trois retenus par Verlingue pour cerner l’absentéisme se sont dégradés : l’exposition (nombre de salariés absents) a augmenté, puisque 38 % des salariés de l’échantillon ont été absents en 2021, contre 35 % en 2019 et que la durée des absences a progressé de 2,6 jours, passant en moyenne de 36,2 jours à 38,8 jours.

En conséquence, le coût pour les entreprises est lui aussi à la hausse. « En moyenne, chaque journée d’absence représente un montant de 85 euros, soit 3 293 euros en moyenne par salarié absent par an, précise Jean-Marc Esvant, directeur général adjoint de Verlingue. Cela représente pour les entreprises un montant de 3,3 % de la masse salariale. Dans l’ensemble, une progression de 1 point du taux d’absentéisme se traduit par un coût équivalent à 0,6 % de la masse salariale. » Les auteurs de l’étude soulignent le poids particulier des arrêts longs, d’une durée supérieure à 31 jours. S’ils ne représentent que 13 % du nombre total, ils accaparent en revanche 69 % de la durée totale de l’absentéisme, tous salariés confondus. Le coût du maintien du salaire a ainsi progressé de 27 % entre 2018 et 2021.

Vieillissement structurel de la population active

Ce baromètre met aussi en lumière les disparités entre cadres et employés/ouvriers (3,1 % vs 7,1 %), entre hommes et femmes (4,6 % vs 6,8 %) et selon l’ancienneté : les salariés présents depuis moins d’une année ont un taux d’absentéisme de 3,1 %, alors que celui de ceux présents depuis plus de dix atteint 6,1 %. Les écarts sont tout aussi manifestes entre secteurs d’activité. Celui de la santé affiche le plus mauvais score, avec 7,7 %, suivi par l’agro-alimentaire (7,1 %), le commerce, légèrement au-dessus de la moyenne avec 5,8 %, l’industrie (5 %), le BTP (4,2 %) et les services (3,9 %).

Compte tenu du vieillissement naturel de la population active, qui sera accéléré par le recul constant de l’âge de départ à la retraite, la part des seniors en activité va progresser. Or ils présentent les taux les plus élevés d’absentéisme : 6,6 % pour la tranche des 50-55 ans, 8,2 % pour celle des 55-60 ans et 9 % au-delà de 60 ans. « La durée d’absence moyenne pour arrêt maladie des seniors est deux fois plus élevée et trois fois plus coûteuse, du fait de leurs salaires plus élevés, par rapport aux salariés âgés de moins de 30 ans », constate Jean-Marc Esvant. Comment contrer cette tendance structurelle ? Le dirigeant de Verlingue en appelle aux entreprises afin qu’elles lancent au plus vite des actions ciblées sur les salariés âgés de plus de 50 ans pour qu’ils restent « motivés et en bonne santé »… Pour 2022, Verlingue s’attend à une nouvelle dégradation et table sur un taux global d’absentéisme de 5,6 %.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins