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États-Unis : La loi sur le made in China et le travail forcé entre en vigueur

À retenir | publié le : 04.07.2022 | Lys Zohin

Au nom de la RSE et du bras de fer entre Pékin et Washington, le Uyghur Forced Labor Prevention Act, la loi interdisant toute importation de marchandises chinoises qui auraient été produites grâce au travail forcé d’ouvriers ouïghours, dans la province chinoise du Xinjiang, ou contenant des éléments faits de la même façon, vient d’entrer en vigueur outre-Atlantique, le 21 juin. Et elle laisse certaines industries désemparées… Afin de pouvoir importer, les entreprises américaines devront prouver que leur chaîne d’approvisionnement ne s’appuie en aucun cas sur des produits ou composants venant du Xinjiang ou liés d’une façon ou d’une autre à une forme d’esclavage ou de pratique coercitive.

Au-delà des prix à la consommation qui pourraient grimper, du fait d’alternatives à la production chinoise plus onéreuses, ce serait, de l’avis de certains experts, de nombreuses chaînes d’approvisionnement qui seraient perturbées. De l’industrie électronique au photovoltaïque, puisque selon la société d’analyse de données Kharon, le Xinjiang fournit plus de 40 % du silicium polycristallin utilisé dans le monde, en passant par l’industrie alimentaire, avec un quart de la production de sauce tomate consommée dans le monde, 15 % du houblon, 10 % des noix et des poivrons, et le textile, avec un cinquième du coton et 10 % de la rayonne. La province chinoise abrite également 9 % des réserves mondiales de béryllium, qui sert en particulier dans les alliages utilisés dans la structure des satellites. Enfin, c’est au Xinjiang qui se trouve le plus grand producteur mondial de turbines pour les éoliennes. L’industrie textile tente ainsi de trouver la parade avec de nouveaux fournisseurs, notamment en Amérique latine, tandis que les importateurs de panneaux solaires ont dû suspendre certains projets aux États-Unis pour ne pas se retrouver hors la loi. D’autres entreprises, enfin, estiment que la Chine est trop importante pour s’en passer et essaient déjà de contourner la législation, selon les observateurs. Mais la loi autorise le gouvernement à imposer des sanctions financières aux entreprises qui contreviendraient au nouveau dispositif, de même qu’aux entreprises qui n’importent pas, mais utilisent des produits « made in Xinjiang », comme celles du secteur de l’hôtellerie…

Auteur

  • Lys Zohin