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Sur le terrain

États-Unis : Nvidia chouchoute ses salariés

Sur le terrain | publié le : 27.06.2022 | Caroline Crosdale

Le groupe californien est aux premières places des palmarès des entreprises où il fait bon travailler. Au-delà de nombre d’initiatives, c’est sans doute sa politique d’égalité salariale hommes-femmes qui contribue le plus à son image progressiste.

« Tout le monde cherche réellement à former les nouveaux collaborateurs. La prise de décision est rapide. La hiérarchie ne se met jamais en travers de ce qui est bon pour l’entreprise… » : ce témoignage d’un salarié du groupe californien Nvidia est mis en avant sur le site de recrutement Glassdoor. Et son enthousiasme explique sans doute pourquoi cette société spécialisée dans la tech est cette année numéro 1 au classement des meilleures entreprises où travailler (Best Places to Work, de Glassdoor), devant les habituels premiers de la classe, Google, Salesforce et autres… Ce palmarès, établi à partir de multiples témoignages des effectifs dans les entreprises de plus de 1 000 salariés, permet à Nvidia (22 000 salariés dans le monde) d’afficher des scores enviables. Ainsi, 95 % des salariés sont prêts à recommander la société à un(e) ami(e) et 98 % sont satisfaits de son dirigeant, Jensen Huang.

De même, Great Place to Work, qui classe les entreprises américaines pour le compte du magazine Fortune, fait aussi une belle place à Nvidia. Connu pour son travail sur l’intelligence artificielle et les jeux sur PC, le groupe obtient une note de 96 % à son indice de confiance. Autrement dit, les collaborateurs, à une écrasante majorité, jugent leur hiérarchie « honnête et éthique » et estiment en outre que leur direction n’utilisera le licenciement qu’en dernier recours. Et bien sûr, ils considèrent que c’est un employeur idéal. Normalement, même les bons élèves obtiennent à peine plus de 50 % dans ces domaines, précise-t-on chez Great Place to Work.

Un champion de la parité

Ce groupe californien, basé à Santa Clara, emploie une main-d’œuvre très qualifiée. Le salaire moyen annuel dépasse les 144 000 dollars, avec des pointes à 166 000 pour les ingénieurs logiciels seniors. Leurs collègues, experts en vérification du design, sont un peu moins cotés. Ils empochent malgré tout plus de 120 000 dollars. Pour fidéliser ces précieux talents, Nvidia multiplie les initiatives. Le travail à distance est accepté, les prêts étudiants sont remboursés, les employés à temps partiel ont droit à des jours de repos en cas de maladie, les congés maternité sont de 22 semaines, dans un pays où la législation fédérale ne prévoit aucun jour de congé payé à la naissance d’un enfant.

Et mieux encore, Nvidia se fait le champion de la parité salariale. Depuis 2015, c’est une priorité de l’entreprise. Tous les salaires sont analysés par un cabinet de consultants extérieur, Secretariat Economists, dont les experts étudient la justesse des pratiques de Nvidia en fonction de 75 critères. Sexe, race et ethnicité des salariés y sont passés au peigne fin, tout comme le salaire annuel et les autres versements, de même que la distribution d’actions. Tout n’est pas encore parfait, puisque les femmes gagnent en moyenne 98,2 cents pour chaque dollar attribué aux hommes. Les Latinos sont à 98,3 cents par rapport aux Blancs, et pour une fois, les Noirs obtiennent plus que leurs collègues blancs : 1,019 dollar contre un dollar.

« Notre entreprise évolue chaque année et nous devons donc continuellement réévaluer la situation pour nous assurer que la parité existe », explique Beau Davidson, le vice-président des ressources humaines. Au-delà de nouvelles embauches, le groupe californien achète régulièrement des entreprises qui suivaient leur propre politique salariale. Par exemple, en 2020, Nvidia a absorbé la société israélienne Mellanox (pour 6,9 milliards de dollars). Et les fiches de paie de ses 2 000 ingénieurs israéliens et palestiniens doivent être revues selon les critères de la société mère.

Efforts en direction des sous-représentés

L’équité est prise au sérieux, la diversité aussi. La direction et celle des ressources humaines essaient d’aller à contre-courant des tendances profondes – masculines et blanches – de la Silicon Valley, en tentant de « recruter des populations traditionnellement sous-représentées, assure Beau Davidson. Car les collaborateurs ayant des origines diverses sont essentiels pour déverrouiller notre potentiel de création révolutionnaire ». Près de 20 % des nouvelles recrues sont des femmes. Et 47 % des salariés sur le sol américain sont d’origine asiatique – comme le dirigeant, Jensen Huang, aux racines taïwanaises. L’arrivée des effectifs de Mellanox ajoute à cette diversité. « Nous avons encore beaucoup de travail à faire, admet Jensen Huang, mais je suis ravi de voir que nous sommes sur le bon chemin. »

Auteur

  • Caroline Crosdale