La 5^e édition de l’enquête exclusive d’Oasys Dirigeants, cabinet spécialisé dans l’accompagnement des transformations et des transitions de carrière et managériales, menée auprès de 150 cabinets de chasse de têtes et de recrutement, montre que, malgré la réelle pénurie de talents, les chasseurs de têtes, de même que les entreprises, doivent faire évoluer leurs pratiques en matière de philosophie de recrutement si les deux veulent que le succès soit au rendez-vous. Premier constat, donc, les critères de sélection, qui doivent changer. Or les cabinets ont encore du mal faire évoluer leurs clients sur leurs critères concernant l’expérience métier, la personnalité et la maîtrise des langues. En outre, le phénomène de clonage reste toujours très présent en 2022. Même si la majorité des consultants essaient de proposer des profils différents, ceux-ci sont rarement choisis par le client. Par exemple, concernant les reconversions, très peu de chasseurs interrogés avouent présenter des candidats récemment formés à un nouveau métier. Cela dit, la part de ceux qui le font, même rarement, a largement augmenté, passant de 53 % en 2018 à 79 % en 2022. Par ailleurs, si l’âge reste un critère discriminant, les consultants considèrent que le regard de leurs clients sur les seniors a évolué positivement ces cinq dernières années. Enfin, autre évolution positive et notable, la place dorénavant quasi systématique des femmes dans les short-lists. Si cette tendance avait démarré en 2018, c’était essentiellement pour les fonctions supports. Toutes les fonctions sont concernées aujourd’hui.

En ce qui concerne les méthodes de sourcing, LinkedIn est devenu en cinq ans un outil incontournable pour les chasseurs et 75 % des cabinets recrutent plus d’un tiers des candidats via ce canal. En parallèle, la moitié des gros cabinets utilise l’Intelligence artificielle pour gérer plus finement leurs bases de données, contre un tiers pour les petits cabinets. Pour 28 % des consultants, la digitalisation a permis également la constitution de CVthèques dynamiques. Enfin, la prise de références est devenue systématique, avec au moins quatre références par candidat demandées.