L’augmentation des salaires s’accélère sous l’effet de l’inflation et de la hausse du Smic, observe un billet de la Banque de France, paru le 13 mai 2022, à partir de ses données sur les accords de plus de 200 branches en France. Les hausses négociées en 2021 pour entrer en vigueur en 2022 se situent en moyenne à 3 %, contre environ 1 % entre 2014 et 2020. Reste à savoir si elles suivront le rythme de l’inflation, qui connaît un regain en France : 5,4 % en avril 2022, selon l’indice européen, alors qu’à la même période en 2021, elle était proche de 1 %. Les accords signés pour 2022 contiennent plus fréquemment des « clauses de revoyure » liées à cette hausse des prix, ce « qui pourrait entraîner dans certaines branches la réouverture des négociations en cours d’année, en dehors du calendrier annuel habituel ». Le Smic peut également être revalorisé plusieurs fois dans l’année : il a connu trois revalorisations sur les huit derniers mois (2,2 % en octobre 2021, 0,9 % en janvier 2022 et 2,65 % en mai 2022). Au total, il a été augmenté de 5,9 % sur un an. De nombreuses branches ont alors dû renégocier pour se mettre en conformité. La nouvelle hausse du Smic au 1er mai 2022 « pourrait conduire certaines branches à rouvrir des négociations au cours des prochains mois », « notamment car le premier niveau de la grille de près de trois quarts des branches (en termes d’effectifs) se situe à nouveau en dessous du Smic, y compris pour des branches ayant signé un accord récemment ». Ensuite, les hausses de Smic ont tendance à se diffuser au reste de la grille afin de maintenir les écarts de salaire entre les différents emplois d’une même branche.