Difficile de comparer les données sur l’absentéisme en Europe, tant la structure de l’emploi et le traitement des congés maladie diffèrent entre pays. La pandémie et les initiatives gouvernementales pour y faire face économiquement sont de surcroît venues brouiller les cartes – et les statistiques… Toujours est-il que le constat, même relatif, est là : la France affiche un taux d’absentéisme élevé, et ce, depuis des années. À qui revient la « faute » ? Pour les experts, au-delà des faits économiques de base, elle doit avant tout être attribuée aux employeurs. Conditions de travail difficiles – on pense à l’hôpital, par exemple, ou à certaines tâches pénibles dans l’industrie, le commerce ou le transport –, mais aussi management à l’ancienne, qui fait encore la part belle au command and control… Comment réagir ? Comment faire en sorte que les employeurs, abonnés à l’absentéisme, ne soient plus aux abonnés absents en matière de gestion humaine ? Les leviers existent. Ils sont d’ailleurs connus : amélioration des conditions de travail, autonomie accrue des salariés et plus grande écoute de leurs besoins de la part du management. Mais autant dire qu’ils impliquent dans certains cas une refonte complète de la philosophie de l’entreprise, voire de son modèle économique. Longues à mettre en place, ces actions n’auront en outre pas d’impact instantané. Et la baisse du taux d’absentéisme ne sera sans doute qu’un avantage annexe… Mais rien que pour cela, cela vaut la peine de tenter de changer !