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« Les responsables RSE sont de plus en plus haut placés dans les entreprises » (Daï Shen, Demos)

À retenir | publié le : 06.06.2022 | Lys Zohin

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« Les responsables RSE sont de plus en plus haut placés dans les entreprises »

Crédit photo Lys Zohin

 

Le directeur général de Demos, organisme spécialiste de la formation professionnelle en Europe, dévoile les compétences les plus demandées par les entreprises, dans le sillage de la crise sanitaire et la sensibilisation accrue à la lutte contre le dérèglement climatique. Autant de métiers d’avenir.
 
Quelles sont aujourd’hui les formations les plus demandées ?

Deux ans après la crise sanitaire, nous notons des tendances lourdes, que l’on pourrait ranger dans trois catégories : d’abord, du fait de la transformation numérique accélérée, les entreprises sont clairement à la recherche de talents dans ce domaine, que ce soit l’intelligence artificielle, le big data ou la gestion de projets digitaux, mais aussi le transport et la logistique électronique, de même que la finance. Cela vaut pour des cadres, mais aussi pour des techniciens. Autre tendance, du fait du développement du télétravail, tout ce qui touche aux échanges est très demandé. Ce qui inclut des formations aussi bien sur comment gérer des réunions à distance que convaincre et manager dans ces mêmes conditions. En outre, les entreprises sont en quête de team building et donc de formation pour leurs managers dans ce domaine, après l’éparpillement des équipes durant la crise sanitaire et l’accroissement du taux de turn-over. Enfin, nous sentons également une nouvelle tendance, sur fond d’intérêt de plus en plus grand pour la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de la part des entreprises. À ce titre, les compétences (et les formations) pour tout ce qui touche à la gestion de projets durables, mais aussi à la conception de nouveaux business modèles allant dans ce sens et intégrant toute la chaîne de valeur, jusqu’aux fournisseurs, sont de plus en plus recherchées.

Parleriez-vous de nouveaux métiers ?

Oui, d’autant que les responsables RSE sont de plus en plus haut placés dans les entreprises, au même titre que les ressources humaines. Ces nouveaux professionnels doivent avoir des compétences transverses, puisqu’il s’agit de repenser le business modèle et de le mettre en application dans la production de l’entreprise, de même que dans le quotidien. D’ailleurs, la marque employeur intègre de plus en plus cette notion, d’autant que si les salariés et les candidats à des postes l’interrogent sur ces sujets, les actionnaires et les investisseurs aussi… Nous avons donc beaucoup de demandes de formation sur ce qui concerne le narratif mais aussi la preuve, auprès de ces différents publics, qu’il y a bien une stratégie durable dans l’entreprise, sous forme de mise en place et de lecture d’indicateurs afin de mesurer les progrès en matière de réduction de CO2 ou autre dans le cadre des activités de l’entreprise. Autant de métiers d’avenir en perspective !

Avez-vous aussi des demandes en ce qui concerne les reconversions ?

Nous avons d’une part des demandes, traditionnelles, d’ailleurs, de la part de salariés – je pense ainsi à d’anciens militaires – qui cherchent à changer de cap. Mais nous avons aussi une deuxième catégorie, que j’appellerai en reconversion forcée, en raison, notamment, de fermetures d’usines. Ce deuxième public est plus difficile à convaincre des bienfaits d’acquérir de nouvelles compétences et est en général moins motivé… Mais nous pouvons aussi penser à des systèmes de tutorats, qui permettent de transmettre les connaissances et d’en faire bénéficier les apprentis, dont le nombre a près de triplé en trois ans. Les entreprises qui doivent reconvertir des salariés âgés ou dont les tâches sont devenues obsolètes sont soucieuses de réussir ces transitions.

Auteur

  • Lys Zohin