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Productivité : Le cobot, un collègue bienveillant ?

Le point sur | publié le : 30.05.2022 | N. T.

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Productivité : Le cobot, un collègue bienveillant ?

Crédit photo N. T.

Plus léger et maniable que les robots conventionnels, il séduit de plus en plus de PME-TPE.

Il pourrait bien devenir indispensable dans de nombreuses entreprises. Visser, poncer, souder, déplacer des pièces d’un bac à l’autre… Le bras robotisé d’Universal Robots peut réaliser d’innombrables tâches. Tout dépend de l’outil fixé à son extrémité. En témoignent les six exemplaires trônant en démonstration dans les nouveaux locaux français de l’entreprise danoise – acquise en 2015 par l’américain Teradyne –, inaugurés à Suresnes (Hauts-de-Seine), en avril 2022.

Fixés à une table, simplement branchés à une prise de bureau classique, ces cobots, contraction de robots collaboratifs en anglais, accomplissent silencieusement et méthodiquement leurs missions. Celles-ci peuvent d’ailleurs se cumuler. « Nous avons comme cliente une TPE dont le cobot effectue la journée du contrôle qualité et la nuit charge et décharge une machine, indique ainsi Jocelyn Peynet, le directeur d’Universal Robots France. Il peut être utilisé pour maximiser l’espacement entre les personnes ou pour pouvoir remplacer ponctuellement un salarié qui ne serait pas là. Il continue à travailler avec un opérateur à côté qui va plutôt le superviser ou lui apprendre le bon geste. » Contrairement aux robots conventionnels, très imposants, ce bras composé de tubes en aluminium pèse entre 15 et 35 kg. Ses dix-sept fonctions de sécurité servent également à maîtriser sa force et sa vitesse. Ces atouts séduisent de plus en plus le marché français et européen, l’un des plus porteurs pour la société, qui a enregistré en 2021 un chiffre d’affaires record de 311 millions de dollars, en hausse de 41 % sur 2020. « Notre croissance est alimentée par plusieurs tendances de long terme, notamment la pénurie de main-d’œuvre et la prise de conscience de l’apport de l’automatisation à la productivité », analysait fin janvier le PDG, Kim Povlsen.

10 % de productivité gagnée

C’est le cas de Nichrominox, une entreprise familiale de Saint-Bonnet-de-Mure (Rhône) qui commercialise des accessoires de stérilisation pour dentistes. De deux cobots il y a cinq ans, elle est passée à une dizaine aujourd’hui. Ils approvisionnent des machines, permettent d’automatiser le centre d’usinage et participent aux opérations de fabrication. « Ce sont des opérations chronophages, sans valeur ajoutée, pénibles car répétitives. Cela permet aux salariés de se concentrer sur des éléments plus valorisants », indique Éric Lefrancq-Lumière, le PDG de cette PME de 38 salariés, qui a gagné 10 % de productivité. « Ils travaillent un peu moins vite qu’un opérateur, mais de manière constante et sur une amplitude plus longue. Et surtout, ils évitent les phénomènes de lassitude de l’opérateur », ajoute-t-il. Aucun poste n’a été supprimé et, si les salariés voyaient l’arrivée de ces cobots d’un « œil bizarre », aujourd’hui ces derniers sont « totalement intégrés », selon le chef d’entreprise qui paie en leasing 350 euros par mois sur cinq ans pour un robot. De quoi résister à la concurrence des pays où la main-d’œuvre est à bas coûts.

« À l’instant T, cela peut être un emploi en moins, mais à long terme, en tout cas pour la France, c’est produire plus et embaucher d’autres personnes, renchérit Jocelyn Peynet, citant l’exemple de Sanofi, à Tours, qui possède plus d’une demi-douzaine de robots. L’entreprise voulait gagner en productivité, en réduisant le nombre de personnes qui s’occupaient des lignes, et décharger les opératrices de tâches pénibles comme charger des palettes, raconte-t-il. Elle a augmenté de 20 % sa production et a pu en rapatrier en France, ce qui lui a permis d’embaucher neuf personnes. »

Limiter les TMS

L’entreprise Normaero, près de Montauban (Occitanie), qui fabrique des pièces normalisées pour l’aéronautique et le spatial, a aussi investi dans un cobot pour des opérations de tri et de chargement. Elle a pu bénéficier d’une subvention prévention TPE de la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), au titre de l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail de ses salariés. « Après m’être formé, j’ai trouvé la prise en main assez facile. C’est même plutôt un soulagement maintenant, car je peux me consacrer à d’autres tâches moins répétitives, moins contraignantes pour moi », témoigne sur le site Internet d’Universal Robots Aurélien Meroni, technicien-régleur.

Une formation accessible

À la différence du robot conventionnel, le cobot peut être déployé relativement vite, son utilisation étant plus accessible. « Et il n’y a pas besoin d’être docteur en robotique ou ingénieur pour pouvoir le mettre en place », assure Jocelyn Peynet. Des modules de formation en ligne permettent aux utilisateurs d’être le plus autonomes possible, d’économiser sur les coûts d’intégration et de s’adapter face à des technologies en constante évolution. Des formations sont également dispensées dans les nouveaux locaux de l’entreprise. « Elles s’étoffent de plus en plus, que ce soit pour l’utilisation standard de nos cobots ou pour les formations avancées qui concernent la communication industrielle, le service et la maintenance », souligne Simon Josèphe, ingénieur d’application.

Auteur

  • N. T.