Plus de trois millions de robots industriels sont en fonctionnement dans le monde. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. De 2015 à 2020, l’industrie manufacturière a ainsi enregistré une hausse de 66 à 126 robots pour 10 000 salariés en moyenne, selon la Fédération internationale de robotique. Vont-ils pour autant remplacer tous les travailleurs ? L’OCDE, qui a examiné l’évolution des emplois menacés par l’automatisation au cours de la dernière décennie dans 21 pays, concluait qu’« au niveau national, aucun élément ne vient étayer la destruction nette d’emplois »… En France, où l’automatisation s’est développée dans la vente ou les transports depuis plus de dix ans, les avancées technologiques offrent chaque jour de nouvelles opportunités. Une pizzeria sans personnel a ainsi ouvert ses portes à Beaubourg, dans le centre de Paris, il y a un an, un bras articulé préparant la pizza. Au-delà de cet exemple atypique, des secteurs comme l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique ou la logistique se tournent de plus en plus vers ces solutions innovantes pour augmenter leur capacité de production et préserver la santé de leurs collaborateurs. La crise sanitaire pourrait accélérer ce mouvement, les entreprises ayant dû limiter les contacts entre travailleurs ou relocaliser une partie de leur production. « L’Intelligence artificielle (IA) peut jouer un rôle important en facilitant la collaboration entre humains et machines, en aidant les travailleurs dans l’exécution de tâches fastidieuses ou physiquement éprouvantes tout en leur permettant d’exploiter au mieux leurs compétences uniques, spécifiques à l’humain, notait l’OCDE en janvier 2021, tout en avertissant : ces mêmes applications de l’IA peuvent aussi faire planer des risques non négligeables sur l’environnement de travail, surtout si elles sont mises en œuvre de manière inappropriée ou à seule fin de réduire les coûts »…