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Attractivité : Scop3, « mission native »

Le point sur | publié le : 23.05.2022 | L. Z.

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Attractivité : Scop3, « mission native »

Crédit photo L. Z.

Lorsqu’elle a lancé, en juin 2021, une plateforme permettant de donner une nouvelle vie au mobilier de bureau ou aux ordinateurs, Sophie Scantamburlo-Contreras a tout de suite inclus une raison d’être dans les statuts de la nouvelle société. Et les clients comme les candidats à l’embauche lui en sont reconnaissants.

« Les entreprises ne savent pas toujours comment faire pour se débarrasser de leurs équipements ou en acheter d’occasion. On estime à 2,5 millions de tonnes le volume de mobilier de bureau jeté par an en France. Quant aux équipements professionnels neufs, ils représentent près de 12 milliards d’euros par an », lance d’entrée de jeu Sophie Scantamburlo-Contreras, cofondatrice, avec Frédéric Salles, de la start-up Scop3. Comment éviter de stocker ces équipements puis de les jeter ? Comment les donner à des associations ? Où trouver du matériel de seconde main ? C’est à partir de ce constat qu’elle a élaboré un concept puis lancé, en juin 2021, à Montpellier, une plateforme qui permet de donner une nouvelle vie aux équipements professionnels – mobiliers de bureau, lampes, machines à café, ordinateurs, etc. – en mettant les acteurs économiques (entreprises, collectivités et associations…) en relation, sous forme de petites annonces géolocalisées, afin d’avoir l’empreinte carbone la plus faible possible lors des déplacements.

Impact

« Nous avions la volonté d’avoir un impact positif, poursuit-elle, et cela devait se refléter dans les statuts. Nous nous engageons à donner de la visibilité aux associations (enjeu social et solidaire) et à accompagner les entreprises dans la réduction de leurs déchets (enjeu environnemental) », explique-t-elle. D’ailleurs, le choix du nom de la start-up ne doit rien au hasard. Il fait référence à la mesure des émissions de gaz à effet de serre des entreprises : le scope 1 concernant tous les gaz à effet de serre émis directement (émissions liées à un chauffage au gaz dans un bureau ou une usine, à la combustion de carburant des véhicules de services détenus par l’entreprise, fuites de gaz frigorigènes d’une climatisation, d’un réfrigérateur ou d’une chambre froide…) ; le 2, les émissions indirectes et liées à l’énergie lors du processus de production (principalement les émissions liées à l’électricité, qui n’émet pas directement sur le lieu de travail mais au moment de sa production : la combustion d’une centrale à gaz, par exemple) ; et le 3, toutes les émissions indirectes (achats de marchandises, de services, etc.), qui représentent en général la très grande majorité des émissions liées à l’activité d’une entreprise.

Scop3 adopte donc dès sa création la qualité de société à mission. Et les acteurs en question, en particulier les entreprises, lui en sont reconnaissants. Scop3 leur permet en effet de réduire leur empreinte carbone grâce au réemploi d’équipements professionnels. Et au-delà d’une politique de responsabilité sociale et environnementale qui fait de plus en plus son chemin au sein des organisations, « les entreprises veulent savoir avec qui – prestataires ou fournisseurs – elles travaillent », relève-t-elle.

Des valeurs qui comptent

La société fait vivre sa raison d’être non seulement dans ses activités, mais également dans sa gestion humaine au quotidien. Elle a aujourd’hui cinq salariés et espère en embaucher d’autres dans les mois à venir, pour atteindre un effectif d’environ 20 personnes dans trois ans.

Comme les clients, les candidats sont sensibles à l’activité de la start-up et à son impact positif, mais aussi à ses valeurs, incarnées par sa raison d’être et sa qualité de société à mission. « Nous en parlons à nos candidats. Être société à mission comporte des engagements et des indicateurs, le tout vérifié par un organisme indépendant », précise ainsi Sophie Scantamburlo-Contreras, pour ajouter que récemment, un talent digital avait l’occasion d’intégrer une autre entreprise mais a préféré rejoindre Scop3 de ce fait. « Nos valeurs, la raison d’être et la mission ont clairement compté dans sa décision », conclut-elle.

Son but, désormais, est de faire essaimer ces bonnes pratiques de réemploi, de solidarité et d’économies vertueuses pour l’environnement et la société et de créer un véritable écosystème d’économie circulaire pour les 4,5 millions d’entreprises (sans oublier 1,5 million d’associations et 60 000 collectivités) en France, local bien sûr, mais qui pourra être dupliqué un peu partout sur le territoire et au-delà. Au même titre qu’il existe déjà pour les particuliers.

Auteur

  • L. Z.