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États-Unis : De grandes entreprises réagissent à la menace sur le droit à l’avortement

À retenir | publié le : 23.05.2022 | Lys Zohin

Une douzaine de grandes entreprises, d’Amazon à Apple, de Citigroup à Levi Strauss, ont réagi à la décision qu’aurait déjà prise la Cour suprême, selon des fuites récentes, de renverser l’arrêt Roe versus Wade de 1973 autorisant l’avortement dans tout le pays. Si cette décision est confirmée, cela veut dire que dans de nombreux États qui ont introduit des restrictions voire une interdiction de l’interruption volontaire de grossesse, les femmes n’auraient plus accès à l’IVG et devraient donc aller dans ceux qui le permettent encore. D’où l’annonce, ou la réitération, par ces entreprises, de leur engagement à payer les frais de transport et de logement pour ce faire. Certaines, dont Apple, Citigroup, Lyft, Salesforce et Uber, s’étaient positionnées lorsqu’une nouvelle loi texane extrêmement restrictive était entrée en vigueur l’automne dernier. Salesforce avait même communiqué, dans le sillage de la loi texane, que la société aiderait les salariés qui voudraient déménager du Texas pour aller dans un autre État plus propice au planning familial. D’autres avaient annoncé la prise en charge des frais de transport et de logement lorsque l’Oklahoma avait adopté une loi similaire à celle du Texas, il y a quelques semaines. Au point, d’ailleurs, que le sénateur ultraconservateur de Floride, Marco Rubio, vient de déposer une proposition de loi pour refuser aux entreprises une réduction d’impôts sur leurs frais au cas où elles paieraient, précisément, les dépenses de voyage et de logement de leurs salarié(e)s liés à des interruptions de grossesse… Si le patronat américain rechigne généralement à prendre ouvertement position sur ce type de sujet, pour les observateurs, sa réaction, cette fois-ci, suggère qu’alors que les sondages montrent qu’une majorité d’Américaines et d’Américains est en faveur du choix (avec seulement 28 % déclarant que Roe versus Wade devrait être abrogé), et surtout, que la pénurie de main-d’œuvre se poursuit, les employeurs saisissent l’occasion de montrer à leurs salarié(e)s ou aux candidat(e)s à l’embauche qu’ils prennent en compte ce soutien populaire en faveur de l’avortement, afin de les retenir chez eux ou de les y attirer. La décision définitive de la Cour suprême est attendue pour la fin juin.

Auteur

  • Lys Zohin